Orange Energie : « Ils payent juste des mensualités selon leurs besoins et au bout d’un certain temps ils peuvent devenir propriétaires du système »

Par : La Rédaction

Date de création : jeudi, 01 décembre 2022 13:52

Date de modification : 01 décembre 2022 14:42

Au-delà des investissements pour couvrir ses propres besoins en énergie, Orange Group pilote Orange Energie, une branche destinée à fournir l’électricité off-grid dans les zones rurales. Nat-Sy Missamou, le directeur du service pour la zone Moyen-Orient et Afrique, considère que le programme qui n’est qu’à ses débuts, aura un impact majeur sur la vie des bénéficiaires.

We Are Tech : Qu’est-ce qui justifie le choix de l’entreprise pour ce secteur qui n’est pas directement lié à son cœur de métier, à savoir les télécoms et le numérique ?

Nat-Sy Missamou : Il y a forcément un rapport puisque les télécoms sont de l’énergie transformée en ondes radio. Donc pas d’énergie, pas de télécoms. Mais spécialement en Afrique où il y a de nombreux endroits sans électricité, nous, en tant qu’opérateur, nous avons besoin d’énergie pour fonctionner. Nous nous appuyons donc sur différentes solutions pour nous en fournir. Avant, nous utilisions les groupes électrogènes polluants. Aujourd’hui, avec la solarisation de nos sites par nos collègues de la technique, nous essayons de faire du solaire chaque fois que la règlementation le permet. Le soleil est une ressource en abondance chez nous en Afrique et il nous faut l’utiliser le plus possible. D’où l’importance pour Orange d’investir dans ce secteur sachant que c’est en plus très bénéfique pour la planète. Nous avons des objectifs de réduction d’émissions de carbone et d’atteinte du net zéro avant l’horizon 2040 si possible.

Le solaire est économique à long terme, par contre il faut investir une somme assez conséquente au début pour pouvoir l’acquérir. C’est ce qui explique la préférence d’un grand nombre de personnes pour des solutions d’électriques plus polluantes.

L’investissement d’Orange dans l’énergie c’est aussi pour les populations africaines. Si nous en avons besoin pour fonctionner, elles aussi en ont besoin pour utiliser nos services, entre autres.  Il y a plus de 600 millions de nos concitoyens qui n’ont pas accès à l’énergie alors que des solutions existent. Les gens n’y ont pas accès à cause d’une problématique de coût. C’est-à-dire que le solaire est économique à long terme par contre il faut investir une somme assez conséquente au début pour pouvoir l’acquérir. C’est ce qui explique la préférence d’un grand nombre de personnes pour des solutions d’électriques plus polluantes. Orange Energie propose aux populations l’accès à un système solaire. Ils payent juste des mensualités selon leurs besoins, selon leurs usages et au bout d’un certain temps ils peuvent devenir propriétaires du système.

WAT : Quel est actuellement l’état de l’investissement d’Orange dans le domaine de l’énergie en Afrique ?

NSM : Orange Energie est une activité opérationnelle dans 11 pays aujourd’hui. Nous sommes présents au Sénégal, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, RDC, Sierra Leone, Guinée, Centrafrique, Cameroun, Libéria et à Madagascar. Dans ces pays, les particuliers peuvent se procurer un kit solaire avec un paiement échelonné sur 2 ans. Nous proposons notre plateforme digitale de pay-as-you-go aux producteurs nationaux d’électricité également, afin qu’ils puissent gérer le prépaiement avec leurs compteurs. Ces clients professionnels utilisent notre plateforme pour gérer leurs clients finaux.

WAT : En termes d’impact sur la vie des populations, quelles sont aujourd’hui les retombées d’Orange Energie en Afrique ?

NSM : Je vais citer le président du conseil d’administration d’Orange Afrique et Moyen Orient Mr Alioune Ndiaye qui raconte souvent cette anecdote sur sa jeunesse. Chez lui, c’est la télévision que l’électricité a apporté. Cela a totalement changé sa vie. C’était une véritable révolution pour lui. Il s’est rendu personnellement au Burkina Faso, il y a quelque temps, pour installer un kit solaire qui apportait la télévision dans un foyer. Il a pu ressentir à nouveau ce frisson qu’il avait eu dans sa jeunesse. L’émerveillement face à cette ouverture sur le monde, l’accès à une pléthore d’informations parce que l’énergie est arrivée. Nos packs arrivent souvent avec des systèmes qui permettent de connecter soit une télévision, soit une radio. S’ouvrir, s’éduquer, s’informer… voilà ce que nos compatriotes demandent le plus en Afrique.

Nous avons déjà plus de 100 000 foyers dans plus de dix pays qui profitent de l’énergie grâce à Orange. Le Libéria est le dernier pays qui a rejoint le programme.

Nous avons déjà plus de 100 000 foyers dans plus de dix pays qui profitent de l’énergie grâce à Orange. Le Libéria est le dernier pays qui a rejoint le programme. L’investissement est donc important et nous prévoyons d’aller encore plus loin car il y a de vrais besoins. Pas simplement sur de petites solutions comme les kits solaires, mais aussi sur d’autres solutions qui pourraient permettre de générer des revenus avec le solaire. Par exemple, pouvoir conserver des aliments, les produits de la pêche, rafraichir des boissons, moudre des grains, irriguer. Il y a beaucoup de solutions autour du solaire qui peuvent enrichir la vie des gens. En ville, les solutions sont plutôt autour des économies d’énergie pour mesurer ce que l’on consomme avec des systèmes connectés qu’on appelle le smart metering. Cela aide à réduire les dépenses, à faire du bien à la planète.

WAT : Quelles sont les prochaines étapes d’Orange Energie en matière de consolidation et de développement ?

NSM : Aujourd’hui, nous n’en sommes qu’au début. Nous sommes conscients que l’enjeu autour de l’énergie est énorme. Orange Energie poursuivra le déploiement de ses solutions pour toucher davantage de personnes, faire bénéficier aux autres (partenaires, externes, etc.) de tout le travail que nous effectuons pour parvenir à une réduction du nombre de personnes vivants encore sans accès à l’énergie électrique en Afrique. Le chantier est suffisamment grand pour qu’on ait besoin de s’y mettre à plusieurs : avec des énergéticiens qui ont besoin de cette digitalisation pour devenir des électriciens 4.0 et puis aussi tous les acteurs qui veulent apporter le solaire dans nos pays. L’ouverture de notre système à d’autres est peut-être la prochaine étape.

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