L’anguille est en danger, mais la perche n’est pas menacée
Parmi les espèces dont la situation est la plus critique figurent l’anguille, l’alborella, la savetta, la truite marbrée ou danubienne et l’ombre du sud des Alpes. La truite lacustre, l’ombre commun, la truite zébrée, la bouvière ou encore la loche transalpine sont «en danger». Concernant les effectifs en baisse de certaines truites par exemple, les experts invoquent l’habitat réduit et les causes liées à la migration et au réchauffement climatique.
Parmi les espèces disparues figurent l’esturgeon européen ou le saumon atlantique. Les espèces non menacées sont, notamment, la perche, le gardon, le silure glâne, le vairon commun, la lotte ou encore la vandoise. Avec la moitié des taxons menacés classés dans les catégories «situation critique» à «vulnérable», la Suisse se situe, en matière de menace, dans le haut de la fourchette des classements établis dans les régions et pays frontaliers. La situation est par exemple meilleure en France et dans le Sud de l’Allemagne.
La pollution et les habitats restreints, principales menaces
Les menaces pesant sur la faune piscicole sont liées à la pollution des eaux, la dégradation et la fragmentation des habitats (souvent réduits), l’exploitation hydroélectrique, la concurrence exercée par les espèces allochtones ou encore les effets liés au réchauffement climatique. Les eaux dormantes et les lacs ont été fortement pollués jusque dans les années 1980 par des apports de nutriments (eutrophisation). En revanche, «les efforts considérables entrepris depuis en matière de protection des eaux (traitement des eaux usées) ont contribué, du moins dans les lacs les plus importants, à améliorer les conditions de vie de la faune piscicole. Le traitement des eaux usées a également eu un impact positif», relève l’étude.
La liste rouge de 2007 montrait déjà une situation précaire. L’édition 2022 révisée «ne révèle malheureusement aucune inversion de tendance: globalement, le nombre d’espèces de poissons menacées continue d’augmenter, contribuant ainsi à une érosion de la biodiversité piscicole», regrettent les experts. Pour contrer cette évolution, ils appellent de leurs vœux des mesures pour mieux protéger le milieu. «La politique fédérale de renaturation des eaux (revitalisation et assainissement de la force hydraulique) constitue un outil d’importance capitale pour la préservation de la faune aquatique», souligne la publication.