Seine-et-Marne : condamné à 7 ans de prison pour avoir harcelé son ex-femme jusqu’au suicide

Cet homme qui s’était fait passer pour un autre était jugé lundi par le tribunal correctionnel de Fontainebleau. Son ex-conjointe Maria avait mis fin à ses jours le 27 novembre 2020 en sautant d’un pont sur le périphérique à Paris. Elle avait trois enfants âgés de 19 ans, 9 ans et 7 ans.

L'enquête menée par la brigade de recherches de Fontainebleau a permis de prouver que Stéphane harcelait sa conjointe en se faisant passer pour Damien, totalement inventé. Un message dudit Damien daté du 16 novembre, 11 jours avant le suicide de Maria, établit le lien direct entre le harcèlement et le suicide. LP
L'enquête menée par la brigade de recherches de Fontainebleau a permis de prouver que Stéphane harcelait sa conjointe en se faisant passer pour Damien, totalement inventé. Un message dudit Damien daté du 16 novembre, 11 jours avant le suicide de Maria, établit le lien direct entre le harcèlement et le suicide. LP

    C’est un scenario pervers qu’avait échafaudé Stéphane, jugé lundi par le tribunal correctionnel de Fontainebleau pour harcèlement sur sa compagne du 1er août 2020 au 27 novembre 2020, générant les conditions du suicide de sa conjointe, Maria. Il a été condamné à sept ans de prison ferme avec mandat de dépôt et retrait de l’autorité parentale sur ses deux garçons âgés de 9 et 7 ans.

    L’affaire a commencé le 27 novembre 2020 avec la disparition de Maria de son domicile à Beaumont-du-Gâtinais. Un peu plus tôt, la mère de famille avait déposé ses enfants à Dimancheville (Loiret) chez leur père, Stéphane, dont elle était séparée. Les gendarmes font le rapprochement avec le suicide d’une femme ce même 27 novembre à Paris : âgée de 45 ans, la malheureuse a sauté d’un pont sur le périphérique. Il s’agit bien de Maria.

    Une enquête ouverte par la brigade de recherches de Fontainebleau révèle qu’elle subissait depuis juillet 2017 du harcèlement téléphonique de la part d’un certain Damien. Sachant qu’elle voulait reprendre une activité professionnelle, son conjoint l’avait mise en contact avec cet homme qui lui proposait un poste de vendeuse au Carré Sénart à Lieusaint. Il lui demandait une lettre de motivation et aussi des photos d’elle en tenue sexy. En février 2018, le projet de recrutement a capoté. Mais Damien a maintenu sa relation virtuelle avec elle. Il lui a demandé de lui envoyer des photos d’elle dénudée. Elle s’est amourachée de lui virtuellement. Mais à chaque occasion de le rencontrer enfin, il l’avait esquivée.

    Elle en a parlé à son ex-conjoint, Stéphane qui, grand seigneur, l’a gardée au foyer. Damien, lui, a multiplié les SMS à connotation sexuelle ou vulgaire envers Maria, et menacé de rendre publiques les photos dénudées qu’elle lui avait envoyées. Le couple de Maria et Stéphane s’est alors déchiré. Elle a porté plainte pour violences psychologiques contre lui.

    En mai 2020, elle a quitté le domicile conjugal avec la garde de ses enfants et s’est installée à Beaumont. C’est alors qu’elle a confié ses doutes à des proches : et si Damien et Stéphane n’étaient pas qu’un seul homme ? Les investigations techniques des gendarmes en apporteront les preuves... après la mort de Maria.

    A la barre, ce lundi, Stéphane a nié les faits, maintenant l’existence d’un autre homme. Son examen psychiatrique n’a pas révélé de trouble de la personnalité. La procureure avait requis neuf ans de prison à son encontre.