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Collages féministes arrachés à Liège : un "deux poids, deux mesures" vis-à-vis de l’affichage clandestin ?

Collages féministes arrachés à Liège : un "deux poids, deux mesures" vis-à-vis de l’affichage clandestin ?

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Par Julien Covolo

Le Festival de Liège se déroule en ce moment au Manège de la Caserne Fonck. En complément de l'un des spectacles, un atelier de collages féministes était organisé avec 85 étudiants. Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu.

L’artiste Céline Chariot, autrice et performeuse du spectacle "Marche salope", était occupée à afficher des slogans avec des étudiants lors d’un atelier féministe. L’objectif est militant, mais aussi pédagogique. L’autorisation avait bien été accordée par le Manège Fonck au préalable, mais cela n’a pas empêché la police d’intervenir.

La police est immédiatement intervenue pour interrompre l'atelier.

"J’ai expliqué dans quel cadre on faisait ceci, explique l’artiste. Je suis partie avec eux pour un contrôle d’identité." Au cours de ce contrôle, on lui affirme que cette intervention fait suite à un appel des pompiers de Liège, dont les locaux sont situés juste en face. "Une heure et demie après, la ville est venue nettoyer tous les collages qui avaient été faits par les étudiants", déplore Céline Chariot.

Problème d’autorisation

La police était bien en droit d’intervenir. Certaines affiches étaient affichées sur un mur exposé à l’espace public, et non dans l’enceinte privée du Manège Fonck. L’autorisation de la salle culturelle n’était donc pas suffisante, et une demande auprès des autorités aurait été nécessaire.

L’échevin de la Propreté, Gilles Foret, qui se réserve de faire tout commentaire sur cet incident, nous précise que le règlement de la ville interdit l’affichage clandestin dans l’espace public, quel que soit le message véhiculé.

Un collage féministe, ce sera tout de suite arraché.

Mais pour Céline Chariot, il y a bien un "deux poids, deux mesures" dans l’efficacité avec laquelle les autorités ont agi. "Des personnes nous ont signalé la présence d’un tag 'Mort LGBT + '. Il y est resté des mois sans que personne ne fasse rien, a-t-elle constaté. Par contre, un collage féministe, ce sera tout de suite arraché", se plaint-elle, s’interrogeant sur la place que donne la ville à ces questions de harcèlement de rue ou de consentement.

Contactés par nos soins, les pompiers de Liège n’ont pas non plus souhaité faire de commentaire à ce sujet.

Le mur était immaculé à peine quelques heures plus tard.

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