Roberto Saviano, bête noire de la mafia... et du nouveau pouvoir italien

Roberto Saviano ©Getty - Mondadori Portfolio
Roberto Saviano ©Getty - Mondadori Portfolio
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On le connaissait pour son travail sur les mafias, on le connaît désormais comme figure d’opposition du gouvernement post-fasciste italien de Giorgia Meloni, arrivée au pouvoir il y a près de 100 jours.

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L'Invité(e) des Matins
43 min

Les dirigeants populistes et les intellectuels italiens

“Giorgia Meloni a deux façons de faire politiquement. En Europe, elle parle de manière libérale pour être aidée économiquement; en Italie, elle parle de manière nationaliste et souverainiste”, explique Roberto Saviano. “La propagande politique de sa campagne était une propagande de haine, mais elle doit trouver un équilibre pour obtenir l’argent de l’Europe en maintenant le consensus de sa base politique et c’est pour cette raison que les gouvernements populistes visent les intellectuels comme ennemis". En d'autres termes, "ils ont besoin d’une opposition”, souligne l'écrivain. "Lorsque l’intellectuel plaide en faveur de la solidarité, on ne conserve que la haine dont on déclare que le seul objectif est de créer du profit”.

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Des journalistes-héros

Dans “Crie le !”, le journaliste et écrivain dresse le portrait de journalistes qui ont mis leur corps au service de la recherche de la vérité."La question est de savoir ce que l’on est prêt à perdre pour montrer la vérité", indique Roberto Saviano. Le journalisme mérite t-il que l’on risque sa vie ? "On ne se pose pas la question, lorsque l’on choisit le journaliste, c’est une obsession, cela devient quelque chose de personnel. Mon ambition est de me venger envers ceux qui m’obligent à vivre ainsi”.

Les entrepreneurs mafieux

“La perception du phénomène mafieux à changé”, relève Roberto Saviano. “On considérait que le phénomène touchait uniquement le Sud, ce qui n’est plus le cas. Par ailleurs, en Italie, on comprend désormais que les mafieux sont des entrepreneurs et non pas des bandits”. La mafia est un “moment” de l’activité de l'entrepreneur mafieux et la violence n’est qu’une petite partie de cette dernière, explique le journaliste. “La plupart du temps, l'entrepreneur mène une guerre économique”.

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