Mona Chollet : (Pourquoi) l’amour fait mâle

On voudrait que l’amour soit un sanctuaire, qu’il soit épargné par toute ces questions de domination, de violence. (Mona Chollet)

Son livre Sorcières. La puissance invaincue des femmes (Zones, 2018), sorti dans le sillage de #MeToo, a fait de la figure mythologique de la sorcière une figure du combat féministe. Le succès de cet ouvrage a également projeté Mona Chollet hors des cercles militants.

Avec "Sorcières", j’avais un peu adopté cette posture de la féministe très sûre d’elle, indépendante, qui n’a pas peur des hommes. (…) En même temps, j’avais envie d’assumer aussi le désir d’amour. (Mona Chollet)

Après avoir mis la femme célibataire et indépendante à l'honneur, elle revient aujourd'hui avec Réinventer l’amour (Zones, septembre 2021), qui s'intéresse cette fois au sujet de l’amour hétérosexuel. Contre l'idée qu'il y aurait une fatalité, elle montre que l'amour exclusif et durable peut-être réinventé hors des schèmes du patriarcat.

On baigne constamment dans l’imaginaire érotique de la dangerosité. (Mona Chollet)

En outre, Mona Chollet souligne bien qu'elle part d'une expérience personnelle et ne prétend pas à l'universel. Et tient compte de ses propres contradictions, comme le fait qu'elle fantasme Harrison Ford en dominateur viril, mais n'en reste pas moins féministe. Car c'est peut-être toute la force du fantasme que d'être transgressif, même avec nos propres valeurs.

Pour aller plus loin

• Un colloque sur "Le genre des célibats" à l'EHESS (du 1er au 2 octobre 2021, cité du Genre)

Extraits sonores :

• Extrait de L'Etudiante de Claude Pinoteau (1988)
• Star Wars, épisode V : L'Empire contre-attaque (Irvin Kershner, 1980)
• Danielle Arbid, réalisatrice de Passion Simple (2021) adapté du roman de Annie Ernaux, à La Grande table de France Culture le 12.04.2021
• Eva Illouz, France Culture, 09.02.2021
• Laurent Sciamma, extrait de son spectacle "Bonhomme"