Guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : la Commission propose de sanctionner également des opérateurs iraniens pour les drones

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Par Belga, édité par Estelle De Houck

Dans le cadre du 10e paquet de sanctions européennes, l’UE devrait viser "pour la première fois" également des opérateurs iraniens, pour sanctionner la fourniture de drones par le régime de Téhéran à Moscou. La présidente de la Commission européenne l’a souligné mercredi matin dans un discours à la plénière du Parlement européen, à Strasbourg, dans le cadre d’un débat sur le premier anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine (24 février).

"Il y a des centaines de drones fabriqués en Iran que la Russie utilise sur les champs de bataille en Ukraine. Ces drones iraniens tuent des civils ukrainiens", a indiqué l’Allemande.

"Pour la première fois nous proposons également de sanctionner des opérateurs iraniens, y compris ceux liés aux Gardiens de la révolution. Il est de notre devoir de les sanctionner. Et de confronter l’Iran au sujet de la fourniture de drones et du partage de savoir-faire pour fabriquer des drones en Russie".

Ce sont les Etats membres (Conseil) qui adoptent à l’unanimité les sanctions internationales. La Commission européenne prépare actuellement sa proposition d’un "10e paquet" de sanctions lié à la guerre en Ukraine, qu’elle espère voir adopté pour la date anniversaire du début de l’invasion.

Ce dixième paquet comprendra de nouvelles interdictions commerciales et restrictions des exportations de technologie vers la Russie. Dans une déclaration à la presse aux côtés du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, la présidente de la Commission européenne a détaillé ce que propose l’institution. Au niveau des exportations vers la Russie, elle suggère de nouvelles interdictions pour un total "de plus de 11 milliards d’euros". "Nous ciblons de nombreux produits industriels dont la Russie a besoin et dont le manque ne peut être comblé par des pays tiers. Des biens essentiels tels que l’électronique, les véhicules spécialisés, les pièces de machines, les pièces de rechange pour camions et les moteurs à réaction. Et nous ciblons les produits du secteur de la construction qui peuvent être destinés à l’armée russe, tels que les antennes ou les grues", explique-t-elle. Les restrictions supplémentaires sur les produits technologiques et biens à double usage cibleront les "composants électroniques qui peuvent être utilisés dans les systèmes d’armement russes, y compris les drones, les missiles et les hélicoptères".

Liste d’une centaine de noms

Mais la Commission affirme également vouloir éviter que Moscou ne s’approvisionne ailleurs. C’est dans ce but qu’elle inclura dans les sanctions sur les biens à double usage des entités de pays tiers, dont "sept entités iraniennes", a précisé Ursula von der Leyen. "Elles sont désormais soumises à une interdiction totale de vendre des articles sensibles à la Russie. Et nous sommes prêts à répertorier d’autres entités iraniennes et d’autres pays tiers qui fournissent des technologies sensibles à la Russie."

La Commission propose aussi d’ajouter "près de 100" noms à la liste d’individus et entités faisant l’objet de mesures restrictives pour leur participation aux actions "compromettant ou menaçant l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine", a ajouté Josep Borrell. Ce qui comprend les personnes et médias tenus pour responsables de la propagande et de la désinformation mises en place par le Kremlin, a-t-il précisé. Mais aussi des responsables politiques ou judiciaires agissant au nom de la Russie dans les territoires annexés.

Diamants anversois

Un élément particulièrement surveillé par la Belgique ne revient pas dans le discours : la possibilité de toucher aux importations de diamants russes. La socialiste flamande Kathleen Van Brempt (Vooruit) le regrette. "C’est incompréhensible qu’il n’y ait toujours aucune interdiction d’importation ni de sanctions contre Alrosa (l’entreprise publique russe d’extraction de diamants, ndlr) ou son CEO", indique-t-elle mercredi, parlant d’un commerce qui rapporte "annuellement 4 milliards de dollars" à Moscou. Selon elle, Anvers a importé l’an dernier pour près de 1,2 milliard d’euros de diamants russes. Il y a eu une baisse depuis la guerre en Ukraine, mais une certaine hausse s’observe à nouveau en ce début d’année, pointe l’eurodéputée. Si l’idée défendue par la Belgique de privilégier un système de traçabilité des diamants, à une échelle plus large qu’uniquement européenne, est bonne, de tels accords ne peuvent "en aucun cas remplacer des sanctions au niveau européen", estime la socialiste.

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