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Racisme : 91 % des personnes noires en métropole se disent victimes de discrimination

Selon un sondage Ipsos commandé par le Conseil représentatif des associations noires, seulement un quart des personnes victimes porteraient plainte auprès de la police ou de la gendarmerie.

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Publié le 15 février 2023 à 09h35, modifié le 15 février 2023 à 10h22

Temps de Lecture 3 min.

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C’est un nouveau constat alarmant sur le racisme en France. Mercredi 15 février, le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) présente à l’Assemblée nationale son deuxième baromètre sur la perception et le vécu des discriminations à l’encontre des personnes noires en France. Cette enquête Ipsos a été menée auprès d’un échantillon de 807 personnes représentatives de la population française noire ou métisse d’ascendance noire.

L’étude révèle que 91 % des personnes interrogées en France métropolitaine ont répondu être victimes de discrimination raciale (« souvent » ou « de temps en temps »). 85 % de ce même panel déclarent avoir été victimes de discrimination liée à la couleur de peau. « Le caractère absolu et général du phénomène est particulièrement frappant. On voit la progression des idées haineuses sur Internet ou dans le débat public », déplore Patrick Lozès, fondateur et premier président du CRAN, avant de souligner la libération de la parole raciste lors des derniers mois, notamment pendant la campagne présidentielle de 2022.

Ces discriminations s’opèrent dans l’espace public (41 %) ou au travail (31 %). Plus de la moitié des personnes interrogées ont d’ailleurs ressenti une difficulté à décrocher un entretien d’embauche en raison de leur couleur de peau. Elles sont quasi autant à dénoncer des injustices dans leurs études, un refus d’embauche ou des difficultés lors de l’achat ou de la location d’un logement pour ce même motif.

« Il nous faut ce sursaut collectif »

Dans le même temps, l’étude souligne l’échec du volet judiciaire en ce qui concerne ces questions. Seulement un quart des personnes victimes porteraient plainte auprès de la police ou de la gendarmerie après avoir subi une discrimination. Elles ne sont même que 9 % chez les habitants des départements et régions d’outre-mer. Les rapports compliqués entre les habitants de ces territoires et les forces de l’ordre peuvent s’expliquer par un chiffre : 49 % disent avoir été contrôlés au moins une fois au cours des douze derniers mois (contre 23 % chez un panel représentatif de l’ensemble de la population française, aussi interrogé dans l’étude Ipsos). « On ne peut pas laisser cette partie de la population être les damnés de la patrie, dénonce Patrick Lozès. Et aujourd’hui les pouvoirs publics ne peuvent plus dire : “On ne savait pas.” Les chiffres sont là.  »

Pour autant, le président du CRAN reste optimiste. 85 % du panel grand public considère que la lutte contre les discriminations dont sont victimes les minorités « visibles » est importante, voire prioritaire. « Les citoyens veulent qu’on se mobilise. Il nous faut ce sursaut collectif », note Patrick Lozès. Il rejoint les 61 % des personnes noires interrogées qui estiment qu’il y a eu des progrès en France en matière de lutte contre les discriminations (même si 67 % jugent que l’on n’en fait pas encore assez). Cependant, il note que ce travail de diversité a surtout été accompli « parmi l’élite », dans les domaines de la politique, des arts ou de la publicité, et appelle désormais à plus s’intéresser « à ce qu’il se passe pour les plus modestes ».

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