Le responsable en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et ministre des affaires étrangères suisse, Didier Burkhalter, a condamné, dimanche 27 avril, la détention des observateurs de l'OSCE par des séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine et a demandé leur libération. Il a évoqué une situation « inacceptable » et a appelé à la garantie de la sécurité des observateurs internationaux.
L'un des huit observateurs retenus a quitté dimanche son lieu de détention, accompagné par deux négociateurs. Il s'agit de l'observateur suédois, qui souffre de diabète léger, a indiqué une porte-parole des séparatistes. « En ce qui concerne les autres, les négociations se poursuivent », a-t-elle ajouté.
« ESPIONS DE L'OTAN »
Huit observateurs – quatre Allemands, un Tchèque, un Danois, un Polonais et un Suédois – ont été arrêtés vendredi alors qu'ils circulaient en compagnie d'accompagnateurs de l'armée ukrainienne à Sloviansk. « Ce ne sont pas nos otages, ce sont nos invités », avait alors déclaré le leader séparatiste Viatcheslav Ponomarev, autoproclamé « maire de Sloviansk ».
« Tous les officiers européens sont en bonne santé et personne n'est malade, a témoigné le colonel allemand Axel Schneider, qui assure n'avoir subi aucun mauvais traitement. Nous n'avons aucune indication sur le moment où nous serons renvoyés chez nous ».
Washington a demandé à la Russie de garantir la sécurité de ces membres de l'OSCE, accusés d'être des « espions de l'OTAN ». Pour Berlin, la Russie a « le devoir » de faire pression sur les séparatistes, alors que Moscou a promis de faire tout son possible pour leur libération. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a mis en garde contre un risque de « dérapage aux conséquences incalculables » en Ukraine et lancé un appel à la « désescalade », en particulier aux Russes et aux prorusses.
Autre incident notable sur le terrain au cours du week-end, la prise par des prorusses de la télévision régionale de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, sans que la police présente sur place n'intervienne pour les en empêcher.
Armés de couteaux et de battes de baseball, des militants en treillis ont pris le contrôle du bâtiment, dimanche. « Les journalistes pourront continuer de travailler mais il faut qu'ils disent la vérité », a expliqué Stanislav, un des hommes armés, en ajoutant que le bâtiment serait « gardé jour et nuit ». Le directeur général de la station, Oleg Djolos, a pourtant assuré que « les programmes de notre chaîne ne sont pour l'instant pas modifiés ».
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