On savait déjà que la faune et la flore étaient capables d’évoluer pour s’adapter à leur environnement changeant. Une étude parue le 15 février dans Plos Climate montre que dans l’ouest de l’Amérique du Nord les plantes de montagne se développent plus rapidement qu’on ne le pensait à des altitudes plus élevées et plus froides, afin de survivre dans un contexte où la température moyenne mondiale se réchauffe.

“Mais dans certaines régions cette escalade ne suit pas la cadence de la hausse des températures”, remarque New Scientist.

Pour étudier ce déplacement de la végétation, les chercheurs ont comparé les images satellite acquises entre 1984 et 2011 sur neuf chaînes de montagnes s’étendant du Mexique au Canada. “Une énorme région du monde”, insiste James Kellner, de l’université Brown, premier auteur de l’étude.

La mesure du couvert végétal au plus fort de chaque saison de croissance a permis de constater que les plantes se déplaçaient vers des altitudes plus élevées à raison de 67 mètres tous les dix ans en moyenne, “plus de quatre fois plus rapidement que précédemment signalé”, insiste l’hebdomadaire scientifique. Au Nouveau-Mexique, cette vitesse peut atteindre 112 mètres par décennie.

La hausse des températures comme facteur commun

Plusieurs facteurs peuvent explique ce phénomène : des changements dans les précipitations, dans l’agriculture (avec l’utilisation d’intrants, par exemple) ou le pâturage du bétail, les incendies, etc. “Mais, indique New Scientist, d’après Kellner, le fait qu’on retrouve cette évolution dans différentes chaînes de montagnes évoque un facteur commun : la hausse des températures.” Le chercheur assure :

“Il est difficile d’expliquer cette évolution autrement que par un phénomène qui serait à l’œuvre en même temps dans neuf chaînes de montagnes, entre le Mexique et le Canada.”

Le dérèglement climatique a un effet sur le volume de pluie ainsi que sur la période à laquelle elle tombe, mais il n’est pas nécessairement le même sur toute la zone étudiée.

De son côté, Sabine Rumpf, de l’université de Bâle, en Suisse, qui n’a pas participé aux travaux, estime que la période prise en compte – presque trente ans – est un point fort de l’étude. Mais elle souligne que “les observations ne nous renseignent pas sur ce qui se passe pour des espèces de plantes prises isolément”. Elle ajoute que ces résultats “doivent nous alerter quant au fait que certaines espèces ont commencé à migrer”.