Éric Coquerel : l’enquête pour agression et harcèlement sexuels visant le député LFI classée sans suite

Son accusatrice avait également saisi le comité contre les violences sexuelles de La France Insoumise, pour dénoncer ce qu’elle estimait être une agression sexuelle, subie en 2014 à Grenoble.

Le député Insoumis et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, a nié les faits. AFP/Ludovic Marin
Le député Insoumis et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, a nié les faits. AFP/Ludovic Marin

    C’est la fin des investigations. L’enquête ouverte en juillet pour harcèlement et agression sexuels et visant le député LFI Éric Coquerel a été classée sans suite, a-t-on appris ce lundi de source proche du dossier. La procédure a fait l’objet d’un classement sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée le 10 février, a confirmé le parquet de Paris.

    Ancienne figure des « gilets jaunes » âgée de 43 ans, Sophie Tissier avait déposé plainte début juillet dans un commissariat d’une ville de banlieue parisienne. Elle y dénonçait des faits « pouvant s’apparenter à une agression sexuelle » datant du 23 août 2014 à Grenoble, qui aurait été commise par Eric Coquerel.

    Le parquet de Paris avait ouvert le 12 juillet une enquête préliminaire pour agression et harcèlement sexuels.

    Eric Coquerel, qui conteste ces accusations, avait refusé de s’exprimer sur le sujet, affirmant seulement ne pas se sentir « fragilisé » à la tête de la commission des Finances de l’Assemblée par cette enquête.

    Sophie Tissier « reste une victime »

    Les investigations, confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), ont conclu qu’il n’existait pas suffisamment d’éléments pour qu’Eric Coquerel fasse l’objet de poursuites pénales.

    « Madame Tissier entend utiliser toutes les voies de droit pour contester ce classement. Elle reste une victime du comportement » qu’elle a dénoncé, a réagi auprès son avocat, Me Etienne Lesage.

    Sa cliente avait raconté aux enquêteurs que lors d’une soirée dansante, à l’issue d’une journée de conférences, Éric Coquerel avait eu des « gestes appuyés ». « Ses mains étaient collantes et glissaient sur des parties du corps inappropriées (...), il effleurait mes fesses à plusieurs reprises », avait-elle relaté. La militante avait dit lui avoir « fait comprendre qu’il (l)’importunait et (l’)indisposait ».

    La soirée se poursuivant dans une boîte de nuit, il l’aurait « prise par la taille et les hanches avec insistance », puis envoyé des invitations à le rejoindre à l’hôtel, selon elle. Sophie Tissier avait rendu publiques ses accusations contre Eric Coquerel juste après l’accession de ce dernier, le 30 juin, au poste stratégique de président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

    Il avait refusé de se mettre en retrait le temps de l’enquête, comme le lui demandait notamment la députée écologiste et militante féministe Sandrine Rousseau.

    Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, lui avait apporté son soutien. « Mesquine réplique contre Eric Coquerel destinée à le salir sans cause. Complète solidarité avec lui », avait-il tweeté quand les accusations avaient été révélées.