Cinquante et un soldats ont été tués vendredi 17 février lors d’une embuscade tendue par des djihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, selon le dernier bilan communiqué par l’armée lundi. « Les opérations se poursuivent avec une intensification des actions aériennes qui a permis de neutraliser une centaine de terroristes et de détruire leurs matériels, précisent les militaires. Ce chiffre s’ajoute à la soixantaine de terroristes neutralisés depuis le début de la riposte. »
Une patrouille militaire « en mouvement » a été victime d’une attaque « complexe » vendredi entre Deou et Oursi (province de l’Oudalan) dans la région du Sahel, frontalière du Mali et du Niger, avait précisé samedi l’armée sans alors donner de bilan. Elle ajoutait que « d’intenses combats » avaient opposé les membres de l’unité militaire prise à partie « à un groupe armé terroriste ».
Cette embuscade pourrait être la plus meurtrière jamais commise contre les forces de sécurité depuis celle de novembre 2021 à Inata (Nord) : 57 personnes, dont 53 gendarmes, avaient alors été tuées après avoir vainement lancé des appels à l’aide.
Armée sous-équipée
Les raids meurtriers attribués à des djihadistes se multiplient au Burkina. Plus de cent personnes – civils et militaires – sont mortes au cours des deux dernières semaines, selon un décompte de l’Agence France-Presse. Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts selon des ONG, et quelque 2 millions de déplacés.
Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d’un coup d’Etat le 30 septembre 2022, s’était donné pour objectif de « reconquérir » les quelque 40 % du territoire contrôlé par les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique. Cependant, depuis sa prise du pouvoir, les attaques attribuées à ces groupes n’ont fait qu’augmenter.
Pour tenter d’enrayer cette tendance, le capitaine Traoré, qui a exigé le départ des forces spéciales françaises de Ouagadougou, entend nouer des partenariats avec de nouveaux pays, dont la Russie, pour fournir son armée sous-équipée. Il a cependant démenti toute présence des mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner, que les Occidentaux accusent d’être présents au Mali. Selon les autorités maliennes, les Russes présents sur leur territoire sont des « instructeurs ».
Contribuer
Réutiliser ce contenu