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En Birmanie, le nombre de victimes de mines augmente avec la guerre civile

Les mines terrestres et les munitions non explosées ont blessé ou tué en 2022 plus d'une personne par jour en Birmanie, selon les Nations unies, une hausse de près de 40% par rapport à 2021. 

Des mines récupérées dans la région de Sagaing en Birmanie, le 19 août 2022.
Des mines récupérées dans la région de Sagaing en Birmanie, le 19 août 2022. © Myauk Yamar People's Defense Force via AP
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Selon l'Unicef, environ deux tiers des victimes ont été signalées dans les zones frontalières où les rebelles ethniques s'affrontent depuis des décennies pour l'autonomie et le contrôle des ressources comme le jade, le bois et le commerce de la drogue. Mais depuis le coup d'État en 2021, plus aucune région n'est épargnée. Près d'un cinquième des victimes ont été signalées au nord de Mandalay (Nord), une zone largement pacifique avant le coup d'État, mais devenue depuis un point névralgique de la résistance au régime militaire.

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a indiqué mardi 21 février que 390 personnes avaient été blessées ou tuées par des mines terrestres ou des engins non explosés en 2022. « Cependant, de nombreuses victimes ne sont pas comptabilisées dans les zones de conflits en raison de l’impossibilité d’y accéder et de collecter les données, pointe auprès de RFI, Marcoluigi Corsi, le représentant d'Unicef en Birmanie. Les mines sont utilisées par toutes les parties en conflit en Birmanie, causant d’importantes pertes civiles, incluant les enfants. On estime aujourd’hui que toutes les régions de Birmanie sont contaminées par des mines et autres restes explosifs de guerre. »

Les enfants très vulnérables face aux mines

En 2022, Amnesty International a déclaré que les troupes de l'armée birmane posaient des mines terrestres à « grande échelle » dans le cadre de leur lutte contre les combattants anti-coup d'État, notamment autour des églises et sur les chemins menant aux rizières. Selon le responsable d'Unicef en Birmanie, les enfants sont particulièrement vulnérables face à ces engins explosifs. « En Birmanie, plus du tiers des victimes [133 enfants, NDLR] des mines terrestres et des engins non explosés sont des enfants. »

Le pays d'Asie du Sud-Est n'est pas signataire de la convention des Nations unies qui interdit l'utilisation, le stockage ou le développement des mines antipersonnel.  « Dans l’intérêt des enfants et le pour l’avenir de ce pays, nous exhortons toutes les parties en conflit de cesser d’utiliser les mines et les engins explosifs », appelle Marcoluigi Corsi.

Selon la junte, plus de 5 000 personnes ont été tuées par les combattants anti-coup d'État et les rebelles ethniques alliés, entre le putsch et janvier de cette année. Plus de 3 000 personnes ont été tuées par les forces de sécurité de la junte, tandis que plus de 19 000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de la répression militaire, selon un groupe de surveillance local.

► À écouter aussi : Invité international - Birmanie : « La population a réussi à résister grâce à ses propres ressources »

(Et avec AFP)

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