Roselyne Bachelot a également commenté les débats houleux à l’Assemblée Nationale concernant la très contestée réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Les invectives pleuvent entre les députés. Pour l’ancienne ministre, ces rapports tendus sont à imputer à "un parti politique qui ne croit pas en la démocratie parlementaire mais qui est dans la démocratie conflictuelle", arrivé en force aux dernières législatives.
"Cela a d’ailleurs été particulièrement documenté et analysé par des penseurs comme Gramsci ou Chantal Mouffe, une Belge qui est une source d’inspiration pour la France Insoumise ou les grands Foucault ou Derrida. C’est-à-dire que soit on perd, soit on gagne. On est donc dans une ambiance de fracture et de lutte que nous ne connaissions pas en France. Bien sûr on s’engueulait : il y a eu des injures sous toutes les Républiques. Mais ensuite, on pouvait discuter ensemble et pratiquer une culture du compromis ou de l’accord. Là, il y a un climat de haine qui est tout à fait étonnant".
La solution envisagée par Emmanuel Macron de donner plus de pouvoir au Parlement ne serait pas celle qui apaiserait les tensions estime Roselyne Bachelot. Elle donne d’autres pistes que celles proposées par le président : "Il faut découpler les élections législatives des élections présidentielles. Les avoir mêlées, je pense, perturbe profondément les choses. Il faut aussi réfléchir à ce qu’est une motion de censure : une motion d’opposition, ou au contraire, comme dans beaucoup de pays, une motion de censure intelligente, où il faut présenter une solution alternative de gouvernance, avec un Premier ministre et un programme". Autre changement, permettre le cumul des mandats, interdit actuellement, "parce qu’il y a une vraie fracture en France entre les pouvoirs locaux et le pouvoir national qu’il faut résoudre".