Des millions de personnes utilisent toujours Instagram en Iran

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MetaDes millions de personnes utilisent toujours Instagram en Iran

En dépit des restrictions drastiques imposées sur internet par le gouvernement du pays, des dizaines de millions de personnes accèdent à la populaire app, a indiqué la maison mère du réseau social.

Les Iraniens se servent notamment de la version Lite d’Instagram.

Les Iraniens se servent notamment de la version Lite d’Instagram.

AFP

«Malgré les tentatives pour bloquer Instagram, des dizaines de millions de personnes continuent de trouver des moyens d’y accéder via des VPN (ndlr: réseau virtuel privé) et d’autres méthodes», a assuré Nick Clegg, le responsable des affaires internationales de Meta, lors d’une conférence de presse au sujet de l’utilisation du réseau social en Iran. Il a précisé que les Iraniens se servaient notamment d’Instagram Lite, une version plus légère de l’application (elle pèse 2 mégabits au lieu de 30), qui permet d’avoir une connexion plus stable même quand la bande passante est réduite.

L’Iran restreint l’accès à internet et aux réseaux sociaux – notamment Instagram et WhatsApp, les plateformes étrangères les plus populaires dans le pays – depuis le début des manifestations. Une vague de protestation a éclaté à la mi-septembre après la mort en détention de la jeune Kurde Mahsa Amini, arrêtée à Téhéran par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant le port du voile aux femmes en public.

Nick Clegg, responsable des affaires internationales de Meta, maison mère d’Instagram.

Nick Clegg, responsable des affaires internationales de Meta, maison mère d’Instagram.

AFP

«Instagram est largement utilisé par les Iraniens pour montrer les manifestations et la réponse brutale des autorités», a souligné Nick Clegg, ajoutant que l’un des mots-clefs sur la mort de Mahsa Amini était le cinquième plus utilisé sur la plateforme dans le monde pendant les trois premiers mois du mouvement.

Contourner la censure

Le géant des réseaux sociaux a expliqué avoir mis en place à l’automne une équipe d’experts dédiés à cette crise, pour mieux protéger les militants et journalistes en danger. «Quand nous savons que des défenseurs des droits humains ont été arrêtés, nous prenons des mesures pour empêcher (les forces de l’ordre) d’accéder sans autorisation à leurs comptes», a mentionné Nick Clegg.

Le groupe californien a aussi déployé en janvier un outil pour contourner le blocage de WhatsApp en passant par des serveurs mis en place par des bénévoles dans le monde. Et Instagram Lite, lancé en 2021 pour les habitants de zones rurales isolées, est disponible en Iran depuis l’année dernière.

Instagram et WhatsApp «ont été à l’origine de l’insécurité dans le pays lors des récentes émeutes», a assuré le président iranien Ebrahim Raïssi début février à la télévision, pour justifier le maintien du blocage. Avant même la contestation, l’accès à internet était restreint: sans logiciel de type VPN, l’essentiel des pages web hébergées hors du pays sont inaccessibles. Les nouvelles restrictions ont rendu difficiles l’accès aux VPN.

Depuis septembre, des milliers de personnes, dont des journalistes, des avocats, des acteurs et des militants, ont été arrêtées pour leur implication présumée dans le mouvement de contestation. Parmi les personnes arrêtées, quatre ont été pendues tandis que, selon les autorités, des centaines d’autres, notamment des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées.

(AFP)

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