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Les Etats qui aident le plus l’Ukraine ne sont pas ceux que vous pensez

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à l’Elysée, le 8 février 2023. L’aide fournie par la France à l’Ukraine depuis le début du conflit s’élève à 1,67 milliard d’euros, soit 0,07 % de son PIB.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à l’Elysée, le 8 février 2023. L’aide fournie par la France à l’Ukraine depuis le début du conflit s’élève à 1,67 milliard d’euros, soit 0,07 % de son PIB. UKRAINIAN PRESIDENCY/SIPA

En un an de guerre, Kiev a reçu l’appui de nombreux pays du globe, notamment des Etats-Unis et de l’Union européenne. Les chiffres de ce soutien militaire, humanitaire et financier montrent l’investissement colossal de l’Europe de l’Est.

Par Richard Godin

Publié le , mis à jour le

Après soixante-quinze ans de paix sur le Vieux Continent, la guerre en Ukraine a agi comme un électrochoc. Une puissante vague de soutien – militaire, humanitaire et financier – a émergé dès les débuts de l’invasion russe, notamment en provenance des Etats-Unis de Joe Biden et de l’Union européenne, enfin unie.

Entre le 24 février 2022 et le 15 janvier 2023, 41 pays ont engagé des aides, selon le Kiel Institute for the World Economy (IfW Kiel), un think tank basé en Allemagne. En plus des Américains et des Européens, on retrouve d’autres membres du G7 (Canada, Japon) ou encore l’Australie, la Corée du Sud, la Turquie, la Norvège et l’Inde. Au total, près de 145 milliards d’euros ont été engagés.

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Selon l’Ukraine Support Tracker de l’IfW Kiel, qui se concentre sur les transferts de gouvernement à gouvernement vers Kiev, les Etats-Unis sont – de loin – les plus gros donateurs avec plus de 73 milliards d’euros, dont 37 milliards promis en décembre 2022. En comparaison, la Chine, qui s’est à nouveau abstenue jeudi 23 février à l’ONU lors du vote d’une résolution appelant à un retrait « immédiat » des troupes russes, n’a dépensé « que » 2 millions d’euros. A la deuxième place, on retrouve l’Union européenne (UE) dont les 27 Etats membres ont engagé 54,9 milliards d’euros (aides bilatérales et aides communes via les institutions).

Estonie, Lettonie, Pologne…

Si Washington et Bruxelles concentrent plus de 80 % des aides à Kiev, leurs natures sont en revanche bien différentes. Ainsi environ 60 % du soutien américain est d’ordre militaire (44,34 milliards), tandis que l’aide fournie par l’UE est essentiellement financière.

Au niveau du soutien militaire, on retrouve en deuxième position le Royaume-Uni (4,9 milliards), un des premiers Etats à avoir annoncé la fourniture d’armes puis de chars lourds en Ukraine. Autre gros donateur : la Pologne, voisine de l’Ukraine, a engagé plus de 3,5 milliards d’euros, dont 2,4 milliards d’aide militaire (troisième place sur ce plan).

Une surprise ? Pas vraiment. Car si l’on ramène l’aide au produit intérieur brut (PIB) de chacun des pays donateurs, on se rend compte que les plus gros montants viennent des pays d’Europe orientale – qui sont par ailleurs en première ligne dans l’accueil des réfugiés ukrainiens.

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Les aides de l’Estonie représentent ainsi 1,07 % de son PIB, contre seulement 0,37 % pour les Etats-Unis et… 0,07 % pour la France (1,67 milliard de dons). Derrière, on retrouve la Lettonie (0,98 %), la Lituanie (0,65 %) et la Pologne (0,63 %). La Bulgarie (0,36 %), la Slovaquie (0,22 %) ou la République tchèque (0,24 %) ont des parts moins importantes en aide bilatérale, mais ces Etats dépensent le double si l’on compte leur participation via l’UE. Des dépenses comme une illustration du danger ressenti par ces pays frontaliers ou géographiquement proches de la Russie.

Par Richard Godin

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