Le sujet n’est pas nouveau dans ce pays de 5,5 millions d’habitants traditionnellement ouvert sur le monde. Mais le Conseil de la langue (Sprakradet), dont la mission est de “renforcer la langue norvégienne et la diversité linguistique dans le pays”, a cru nécessaire de tirer la sonnette d’alarme d’une manière inhabituelle. Dans une tribune publiée le 13 février dans les colonnes du journal Aftenposten, les six membres de son conseil d’administration ont menacé de démissionner parce qu’ils “n’arrivent pas” à se faire entendre.

Pour eux, la situation est “urgente”. “Nous constatons une utilisation toujours plus grande de l’anglais au détriment du norvégien dans tous les secteurs de la société.” C’est le cas en particulier chez les jeunes, y compris les enfants, qui “baignent dans une offre culturelle et médiatique massive en langue anglaise”, également dans le système éducatif.

Cela vaut aussi pour l’enseignement supérieur, où “la langue norvégienne est sous très forte pression”, et pour les entreprises, où “l’anglais est de plus en plus la langue de prédilection”. “Tout cela affecte l’utilisabilité et le statut de notre langue nationale”, estiment les six membres du Conseil, dont cinq sont nommés par son ministère d