La grande mémoire des éléphants n’est plus à prouver. Une étude parue dans la revue Animals vient le confirmer en démontrant que des individus séparés pendant une longue période sont capables de se reconnaître grâce à l’odorat. “Tout a commencé lorsque Franziska Hörner, spécialiste des éléphants à l’université de Wuppertal en Allemagne, a eu vent de la réunion de deux paires mère-fille d’éléphants d’Afrique, dans deux zoos allemands”, écrit New Scientist. La première paire avait été séparée pendant deux ans et la seconde, pendant douze ans.

La scientifique allemande a eu l’idée de collecter des échantillons de fèces de chacun des quatre individus. Pour tester la pertinence de cette expérience, Franziska Hörner a dans un premier temps donné à renifler les échantillons à des éléphants n’ayant jamais eu aucun contact avec aucune des mères ou des filles. Aucun des éléphants “sniffeurs” n’a réagi.

“En revanche lorsque les échantillons des mères ont été présentés à leur fille, ou inversement [avant leur réunion], les éléphantes ont reniflé à plusieurs reprises l’échantillon et ont montré une variété de réactions allant du grondement au battement d’oreilles”, rapporte l’hebdomadaire britannique. Des réactions pouvant être liées à des réactions positives d’après la chercheuse.

Le nombre d’individus étudiés est très petit, mais Franziska Hörner estime qu’il aurait été très cruel de procéder à la même expérience avec des éléphants qui n’auraient pas été en phase de retrouvailles.

Pour Joshua Plotnik, du Hunter College de New York aux États-Unis, l’expérience n’est peut-être pas un vrai test de mémoire. Selon le chercheur, il aurait été plus judicieux de “présenter aux éléphants une série d’autres odeurs, comme la leur, celle d’autres membres de la famille absents, celle de membres de la famille présents et d’autres échantillons d’éléphants inconnus”. De plus, cela aurait “permis de mieux comprendre les réponses des éléphants”.