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Les Etats-Unis et le Canada ne veulent pas de TikTok sur les téléphones fournis à leurs employés

L’Etat canadien estime que TikTok présente un «niveau de risque inacceptable» pour la vie privée et la sécurité. L’administration américaine donne 30 jours aux agences gouvernementale pour bannir l’application

Image d'illustration. — © Michael Dwyer/AP Photo/Keystone
Image d'illustration. — © Michael Dwyer/AP Photo/Keystone

Les gouvernements nord-américains s’inquiètent de la présence de Tiktok sur les téléphones qu’ils fournissent à leurs employés. L’administration canadienne a ainsi annoncé lundi qu’elle allait bannir l’application des appareils mobiles de son personnel, à compter de mardi. Un document, consulté par Reuters, fait état d’une décision similaire aux Etats-Unis.

La Maison-Blanche a donné 30 jours aux agences gouvernementales pour s’assurer que TikTok n’est pas installé sur les appareils appartenant au gouvernement fédéral, indique l’agence de presse. La diffusion de ce mémo issu du Bureau de la gestion et du budget à la Maison-Blanche fait suite au vote d'une loi par le Congrès américain en décembre, qui intimait à l’administration Biden d’interdire l’utilisation l’application sur ces appareils.

Au Canada, la présidente du ministère du Trésor, Mona Fortier a motivé la décision dans un communiqué, expliquant que «sur un appareil mobile, les méthodes de collecte de données de TikTok donnent un accès considérable au contenu du téléphone». Elle évoque «un niveau de risque inacceptable», tout en précisant que la mesure a été prise «à titre préventif». «Nous n’avons aucune raison de croire pour le moment que des renseignements du gouvernement ont été compromis», a-t-elle ajouté.

Le responsable de la sécurité informatique au sein de l’administration américaine, Chris DeRusha, a lui déclaré que «ces directives s’inscrivent dans le cadre de l’engagement continu de l’administration à sécuriser notre infrastructure numérique et à protéger la sécurité et la vie privée du peuple américain». De nombreuses agences gouvernementales, dont la Maison-Blanche, le Ministère de la défense, et le Département d’État, avaient déjà interdit TikTok, indique Reuters.

Une porte-parole de TikTok a réagi en déplorant, dans un courriel à l’AFP, une décision «curieuse», prise «sans citer de problème de sécurité spécifique», et en regrettant que la plateforme n’ait pas été contactée par le gouvernement.

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Une décision similaire de la Commission européenne

L’ultrapopulaire plateforme de vidéos courtes et virales, propriété de l’entreprise chinoise ByteDance, est de plus en plus scrutée par les Occidentaux qui craignent que Pékin puisse ainsi accéder aux données d’utilisateurs du monde entier. Cette interdiction au Canada survient quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, qui a interdit TikTok à son personnel pour «protéger» l’institution.

TikTok est également dans le collimateur des autorités américaines: une loi ratifiée il y a quelques semaines par le président Joe Biden interdit l’utilisation de cette application à la Chambre des représentants et au Sénat, ainsi que sur les appareils des fonctionnaires.

Les relations entre la Chine et le Canada se sont fortement dégradées ces dernières années, notamment après l’arrestation par le Canada à la demande des Etats-Unis de la directrice financière de Huawei Meng Wanzhou en 2018. Le commissariat canadien à la protection de la vie privée a annoncé la semaine dernière avoir lancé une enquête sur TikTok visant à établir sa conformité aux lois canadiennes. Elle vise notamment à vérifier que «TikTok a obtenu un consentement valable pour la collecte, l’utilisation et la communication de renseignements personnels».

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