Ada Lovelace (1815-1852), la science poétique à l’époque victorienne

Rare daguerréotype d'Ada Lovelace (Augusta Ada Byron, 1815-1852) par Antoine Claudet. Photo prise dans son studio probablement près de Regents Park à Londres (recadrée) - Wikimedia Commons - CC BY-SA 4.0 - Antoine Claudet (1797-1867)
Rare daguerréotype d'Ada Lovelace (Augusta Ada Byron, 1815-1852) par Antoine Claudet. Photo prise dans son studio probablement près de Regents Park à Londres (recadrée) - Wikimedia Commons - CC BY-SA 4.0 - Antoine Claudet (1797-1867)
Rare daguerréotype d'Ada Lovelace (Augusta Ada Byron, 1815-1852) par Antoine Claudet. Photo prise dans son studio probablement près de Regents Park à Londres (recadrée) - Wikimedia Commons - CC BY-SA 4.0 - Antoine Claudet (1797-1867)
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Ada Lovelace aurait inventé le premier programme informatique au temps de la reine Victoria (1819-1901) dans une société où la science et les femmes existaient à peine. Enquête sur l’histoire d’une pionnière des algorithmes.

Avec
  • Catherine Dufour Écrivaine de science-fiction et ingénieure informatique
  • Isabelle Collet Chercheuse en sciences de l’éducation à l’université de Genève, elle forme les enseignants aux questions d’égalité
  • Guillaume Carnino Maître de conférences en histoire des sciences et techniques à l'université de Technologie de Compiègne.
  • Chloé Hermary Directrice de la "Ada Tech School" à Paris

Ada, c’est le nom de plusieurs langages informatiques. Ada, c’est aussi un astéroïde et une cryptomonnaie. L’androïde Ai-Da, vu au Parlement britannique dialogué avec les Lords à propos de l’influence de l’intelligence artificielle sur le futur, a également été baptisé ainsi en référence à Ada Lovelace. Autant d’hommages pour une jeune femme née au début du XIXe siècle, comtesse anglaise, fille du poète romantique Byron et réputée pour avoir écrit le premier programme informatique. Ada Lovelace serait la grande pionnière du codage informatique, celle qui aurait pressenti le fonctionnement de l’ordinateur avant même qu’il n’existe, mais en réalité Ada Lovelace a composé avec son temps.

Lettre de Ada Lovelace (1815-1852) au mathématicien Auguste De Morgan (1806-1871), à propos du calcul différentiel (1839)
Lettre de Ada Lovelace (1815-1852) au mathématicien Auguste De Morgan (1806-1871), à propos du calcul différentiel (1839)
- Wikimedia Commons - Domaine Public - Ada Lovelace

Elle grandit au début du règne de la reine Victoria dans une Angleterre du début du XIXe siècle en cours d’industrialisation où les femmes aussi bien que les sciences expérimentales sont assignées à la marge. Surtout, elle est la fille du très célèbre poète romantique Byron qu’elle ne verra jamais. La séparation houleuse de ses parents a marqué les esprits et si son père lui reste étranger toute sa vie, elle se réclame de son génie.
D’une santé fragile, Ada est dirigée vers les maths, un loisir d’aristocrate inoffensif et très éloigné des frasques poétiques et morales de son père. C’est en s’associant à Charles Babbage qu’elle commence une recherche sur la mécanisation des calculs, introduit le système des machines à tisser dans ses principes d’automatisation et invente la boucle qui est un des paramètres élémentaires du fonctionnement informatique.

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Si notre monde contemporain lui rend hommage avec tant d’insistance, c’est aussi pour déconstruire une histoire de l’informatique masculine et sans partage dont la féminisation n’en serait qu’à ses balbutiements.
Comtesse après son mariage avec William King, Ada Lovelace surprend par le contraste de sa vie dans un XIXe siècle où l’on s’adressait volontiers à la fois aux rebouteux et aux vétérinaires, aux pasteurs et à l’esprit des défunts, un siècle où la science dispute la première place à l’ésotérisme et aux croyances magiques.

Pour en parler

  • Catherine Dufour, ingénieure en informatique, journaliste et écrivaine. Elle est aussi l’auteure de la biographie Ada ou la Beauté des nombres (2019)
  • Isabelle Collet, professeure et chercheuse sciences de l’éducation. Elle s'intéresse particulièrement aux discriminations envers les femmes dans l'informatique et dans les sciences
  • Guillaume Carnino, historien des sciences et des techniques du XIXe siècle
  • Chloé Hermary, directrice de Ada Tech School Paris

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Bibliographie sélective

Filmographie sélective

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Lecture des textes (extraits) tirés de la correspondance d’Ada Lovelace, Sophie Daulle.

Dans "La méthode scientifique", "Femmes de science : marche à l'ombre", "L'effet Matilda" par Margaret Rossiter (France Culture, 06.09.2018)

2 min

Musiques diffusées

John Marsh : prélude et fugue pour clavecin à 4 mains en Ut M (Virgin) - Steve Reich : music for pieces of wood (LSO live) - Thomas Ades : o albion (Decca) - William Linley : Down in the gleamy vale (Hyperon) - Britten : suite pour harpe op83 (Aparte) - Hubert Parry : songs of farewell (Coro) - Zad Moultaka : Khat par le chœur Les Éléments (Actes sud) - Set Fire To Flame : kill fatigue frequencies (Fatcat records) - Haushka : quiet (Fatcat records).

Générique

Un documentaire d'Anaïs Kien, réalisé par Anne Fleury. Prises de son, Laurent Césard, Gregory Wallon et Johanna Gabric. Mixage, Eric Boisset. Coordination, Anaïs Kien. Archives Ina, Juliette Cuif. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque de Radio France. Attachée de production et page web, Sylvia Favre-Steyaert.

Pour aller plus loin

La Méthode scientifique
58 min

L'équipe