Une mission de secours pour trois cosmonautes coincés sur la Station spatiale internationale

Trois cosmonautes sont actuellement bloqués à 400 km de la Terre sur la Station spatiale internationale. Un vaisseau de secours a été envoyé pour leur porter secours.
La station spatiale internationale.nbsp
La station spatiale internationale. Greg Mathieson/Mai/Getty Images

C’est une mission de secours à caractère un peu spécial qui a lieu à 400 km de la Terre. Dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 février, au Kazakhstan, la Russie a envoyé un Soyouz, un véhicule spatial, afin de ramener sur Terre deux cosmonautes russes et un astronaute américain dont le vaisseau initial a été endommagé. Le décollage de l'appareil spatial était initialement prévu mi-mars et devait acheminer un nouvel équipage de trois personnes. Il est finalement parti à vide afin de ramener l'Américain Frank Rubio ainsi que les Russes Sergueï Prokopiev et Dmitri Peteline. Le vaisseau russe Soyouz s’est amarré dans la nuit de samedi à dimanche et va ainsi servir de navette retour pour les trois hommes. 

Que s’est passé ? 

Le 15 décembre 2022, le vaisseau Soyouz Ms-22, amarré à l’ISS, qui devait ramener sur terre les trois cosmonautes a subi une fuite impressionnante ayant provoqué d'importants jet de particules émanant du vaisseau et s’échappant sous forme de flocons dans l’espace. Après avoir évoqué la piste d'une défaillance matérielle, puis celle d'un impact causé par un débris artificiel, l'agence spatiale russe Roskosmos a expliqué que cette fuite est due à une collision avec une micrométéorite d'origine naturelle. Un scénario « expérimentalement prouvé », affirme Moscou, qui dit avoir découvert un trou de « moins d'un millimètre de diamètre » dans un tuyau de refroidissement. 

X content

This content can also be viewed on the site it originates from.

Une mission de secours après deux défaillance similaires 

Au terme de son inspection du vaisseau, l’entreprise d’État pour les activités spatiales Rocosmos, a jugé le Soyouz MS-22 inapte pour un trajet habité en direction de la Terre. Faute de système de refroidissement pleinement opérationnel, la température à l'intérieur du vaisseau aurait pu monter jusqu'à une quarantaine de degrés lors du trajet retour de la capsule pour regagner la Terre. Si l’explication officielle de l’impact d’une micrométéorite a été acceptée par la NASA, il s'avère que, quelques jours plus tard, le cargo Progress, construit sur le même modèle que la capsule Soyouz, a également eu une fuite au même endroit que celle du liquide de refroidissement.

« L'hypothèse officielle pose quand même quelques questions », s'inquiète Paul Wohrer, chargé de recherche pour la Fondation de recherche stratégique. « Est-ce qu'on n'est pas là face à un problème de production sachant qu'on avait eu un autre problème de fuite sur une capsule Soyouz en 2018 », interroge le chercheur dans un entretien donné au Figaro. « On est en droit aujourd'hui de se poser des questions, même si vraisemblablement les deux agences spatiales ne sont pas inquiètes à ce niveau-là ».

Outre les trois membres d'équipage venus à bord du Soyouz, l’ISS compte actuellement quatre autres passagers, arrivés avec un vaisseau de SpaceX. La capsule dans laquelle se trouve les sept personnes n’est prévue que pour quatre, a rappelé Joel Montalbano au micro de Franceinfo