Retraites : après la polémique, Dussopt admet que seuls 10 à 20.000 Français pourront toucher 1200 euros par mois

Si les joutes à l'Assemblée nationale ont pris fin il y a une dizaine de jours, le ministre du Travail Olivier Dussopt continue dans sa volonté de convaincre les oppositions. Et notamment sur la question de la retraite minimale à 1200 euros. Mise dans le débat début janvier, la mesure avait fait l'objet d'une incompréhension dès sa présentation. Elle fut ensuite au centre d'une polémique lors des discussions au Palais Bourbon, lancée par les députés de la Nupes, et davantage poussée par l'élu PS de l'Essonne Jérôme Guedj.

Le sujet de la controverse était le suivant : combien de Français, en carrière complète, pourront bénéficier d'une pension minimale de 1200 euros par mois ? Au fil des échanges parlementaires, les réponses du gouvernement avaient varié. Et les oppositions restaient sans réponses précises. Jusqu'à ce 28 février. Dans une lettre rédigée par le ministre du Travail jeudi dernier et destinée à Jérôme Guedj, Olivier Dussopt donne des réponses sur ce sujet si inflammable.

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Le membre du gouvernement indique alors qu'«entre 10.000 et 20.000 personnes franchiront le seuil des 1200 euros.» Pendant les débats, le ministre affirmait à l'époque que 40.000 Français obtiendraient ce montant minimal. «Un retraité sur quatre va avoir une pension revalorisée avec cette réforme. Certains iront jusqu'à 1200 euros, mais pas tous. La revalorisation va aller de 25, 30 jusqu'à 100 euros et elle sera calculée au prorata en fonction de la carrière complète ou non», avait déjà détaillé Olivier Dussopt sur France Inter à la mi-février.

40.000 Français ? Le parlementaire socialiste n'y croyait pas il y a une dizaine de jours. Au point de faire, en sa qualité de coprésident de la Mission d'évaluation des comptes de la Sécurité sociale, une visite à la direction de cette dernière. Suite à cette investigation, Jérôme Guedj martelait que seuls 13.300 nouveaux Français toucheraient cette pension revalorisée. Dans sa lettre du 23 février, le ministre justifie sa nouvelle fourchette par un «chiffrage complémentaire» par la direction de la Sécurité sociale.

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Si elle donnait quitus à la gauche, la mise au point n'a pas convaincu le député PS de l'Essonne. «Olivier Dussopt reconnaît enfin avoir gonflé les chiffres : le 15 février sur France Inter, c'était “40.000 nouveaux retraités aux 1200 euros du fait de la hausse du minimum contributif”. Suite à mon contrôle, il admet que ce sera “10 à 20.000” 1,2% à 2,5% des retraités», raille Jérôme Guedj. Et de mettre en garde le gouvernement : «On va continuer les investigations». La lettre du ministre a d'ailleurs provoqué une bronca dans les rangs de la Nupes.

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«Le gouvernement invente les enchères à la baisse. Chaque jour, moins de bénéficiaires. 17,7 milliards d'économie sur les retraités et 100€ pour 10 à 20.000 bénéficiaires. Mobilisons-nous pour le 7 mars pour mettre fin à cette imposture», a appelé le patron du PS Olivier Faure. Le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a, quant à lui, tancé des «retraites à la diète». «Ce ne sont plus 2 millions, ni 200.000, ni même 40.000 retraités qui obtiendront la retraite à 1200 euros. Mais seulement 10 à 20.000. Avec Olivier Dussopt, faites chuter le poids des pensions des retraités», a ajouté l'ancien candidat à la présidentielle.

«Combien de retraités toucheront les 1200 euros minimum promis ? Le 10 janvier, Borne annonçait 2 millions. Le 18 février, Dussopt annonçait 40.000. Aujourd'hui, il n'y en aurait plus que 10 à 20.000... Quand retireront-ils enfin leur projet de réforme des retraites ?», s'est également interrogée l'élue insoumise Clémence Guetté. La discussion parlementaire devant se poursuivre jusqu'au 28 mars, les oppositions continueront... à combattre le texte jusqu'au bout. Voilà Olivier Dussopt prévenu.

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