UrgencesPar manque de soignants, un hôpital privé de Nancy ferme ses urgences

Nancy : Par manque de soignants, un hôpital privé ferme ses urgences

UrgencesL’hôpital privé Nancy Lorraine a annoncé la fermeture définitive de ses urgences depuis mardi minuit, suite à « la problématique critique de recrutement des soignants et des médecins »
Illustration. Un service des urgences.
Illustration. Un service des urgences. - C.Follain / 20 Minutes
Gilles Varela

G.V. avec AFP

Urgences aux urgences. Par manque de soignants et de médecins, l’hôpital privé Nancy-Lorraine, rattaché au groupe Elsan, a fermé les portes de ses urgences depuis mardi minuit. Le service, qui accueille 40 patients quotidiennement, avait déjà connu plusieurs fermetures temporaires depuis le printemps 2022. Selon la direction, le service, ouvert en 1999, fonctionnait avec seulement trois médecins titulaires sur dix, et huit infirmières titulaires sur dix-huit.

Un CHU déjà bien chargé

« Tous les jours, nous devions aller chercher des intérimaires. La recherche de personnel occupait une grosse partie du temps des ressources humaines », explique Olivier Teissèdre, directeur de l’établissement. « C’était chronophage, c’était une source de stress de ne jamais savoir si nous allions maintenir le service ouvert, parfois même pour la nuit à venir, et c’était problématique pour l’organisation des soins sur le territoire, avec le CHRU (de Nancy) qui devait pallier nos fermetures », souligne-t-il. Toujours selon l’hôpital, la fermeture a été décidée « en concertation » avec le CHRU de Nancy et l’Agence régionale de santé (ARS). L’hôpital assure également, dans un communiqué, qu’un « accompagnement personnalisé » est prévu « pour chaque salarié du service ».




Du côté du CHU de Nancy, ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle car ses services peuvent s’apprêter à accueillir le flux de patients additionnel. « Aux urgences, on est en capacité de faire face, même si ça implique d’augmenter les effectifs » à moyen terme, assure Christian Rabaud, le président de la commission médicale d’établissement du CHRU de Nancy. « Le service est bien tenu, l’ensemble des postes sont occupés ». Néanmoins « ça va poser des problèmes immédiatement », tempère-t-il. « Sur la quarantaine de patients supplémentaires qui vont se présenter, certains devront être hospitalisés. Ce sont des lits qui ne seront plus disponibles pour l’activité programmée, qui souffre déjà beaucoup », a fortiori après l’épidémie de Covid qui a provoqué des difficultés de prise en charge.

Ce dernier pointe aussi le « deux poids, deux mesures » entre le secteur public et le privé dans l’accueil des urgences. L’établissement privé « s’est-il donné les moyens de renforcer les urgences au détriment du reste ? Je ne pense pas », remarque Christian Rabaud. « Mais nous, c’est ce qu’on va être contraints de faire. Il faut comprendre que ça participe à la lassitude qui s’installe chez certains de nos personnels ». Sollicitée mardi, l’ARS Grand-Est n’avait pas réagi en milieu de journée.

Sujets liés