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Les violences non conjugales dans les familles encore en hausse, les hommes largement responsables

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Les violences intrafamiliales physiques ou sexuelles commises entre membres d’une même famille, hors conjoint ou ex-conjoint, ont augmenté de 16 % en 2021 par rapport à 2020. Sur près de 50 000 auteurs recensés, les trois quarts sont des hommes.
par LIBERATION et AFP
publié le 28 février 2023 à 18h23

La plupart des victimes ne signalant pas ces violences, difficile de tirer des conclusions. Mais les tendances sont là. Les violences intrafamiliales physiques ou sexuelles commises entre membres d’une même famille, hors conjoint ou ex-conjoint, ont augmenté de 16 % en 2021 par rapport à 2020, selon une étude publiée mardi par le ministère de l’Intérieur. Si l’année 2020 avait été marquée par l’épidémie de Covid-19, les chiffres de l’année 2021 poursuivent la même progression du nombre de victimes signalées depuis 2016, avec une accélération concernant les violences sexuelles.

Au total, 64 300 victimes de violences intrafamiliales non conjugales, dont 47 900 pour des violences physiques et 16 400 pour des violences sexuelles, ont été recensées par la police et la gendarmerie en 2021, selon le service statistiques de Beauvau. Dans le détail, la hausse du nombre de victimes est portée par les signalements pour violences sexuelles (+26 %), devant les violences physiques (+13 %), «dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration de l’accueil des victimes par les services», selon l’étude. «La part des victimes dénonçant des faits anciens […] augmente régulièrement», ajoute le rapport. Ainsi, de nombreux faits enregistrés en 2021 par les forces de l’ordre concernent souvent des abus commis plusieurs années auparavant.

Les trois quarts des auteurs sont des hommes

Pour les faits de violences sexuelles intrafamiliales enregistrées et commises en 2021, la hausse est de 7 %. Concernant les victimes, toutes violences confondues, près de quatre sur cinq (79 %) sont mineures et une très large moitié (59 %) sont des femmes. Sur près de 50 000 auteurs recensés, les trois quarts (76 %) sont des hommes, tandis que 94 % des auteurs de violences sexuelles sont également masculins.

«La majorité des victimes de violences intrafamiliales non conjugales ne signalent pas aux services de sécurité les faits qu’elles ont subis», rappelle le ministère de l’Intérieur. Ainsi, selon l’enquête de victimation dite «Genese», en 2020, seules un tiers des victimes majeures ont déclaré ces violences à la police ou la gendarmerie. A ce sujet, le gouvernement a chargé le 21 février le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes de faire des propositions pour améliorer la «prise en compte de la parole» et la «prise en charge» des victimes des viols et agressions sexuelles. Le rapport devrait être remis au gouvernement d’ici à la fin du mois d’octobre.

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