Le centre de gravité du monde académique, technologique et, par conséquent, scientifique se déplace lentement mais sûrement vers l’Asie. “Les démocraties occidentales sont en train de perdre la course technologique mondiale, y compris sur le plan des avancées scientifiques et de la recherche, et leur capacité à retenir les talents. Or tous ces éléments sont essentiels dans le développement et le contrôle des principales technologies mondiales d’aujourd’hui et de demain.”

C’est avec ce constat que commence le rapport de l’Institut australien de politique stratégique (Aspi), un think tank australien, qui annonce avoir obtenu ses résultats en “analysant les recherches à fort potentiel de domaines technologiques critiques et émergents, en se concentrant sur des articles publiés dans des revues de premier plan”, précise The Guardian.

Selon le rapport de l’Aspi – commandé par le Centre d’engagement international du département d’État américain –, la Chine serait passée en tête dans 37 des 44 secteurs de technologies de pointe analysés, allant “des batteries électriques aux communications fondées sur les technologies 5G ou 6G”. “Les États-Unis restent leader dans seulement sept technologies, telles que les vaccins, l’informatique quantique ou encore les systèmes de lancements spatiaux”, reprend le Guardian.

Longtemps à l’affût de la moindre nouvelle technologie occidentale à copier ou à améliorer, la Chine, désormais, mène le cortège des nations en ce qui concerne les sciences. Si bien qu’aujourd’hui les talents s’exportent massivement à l’Est, à tel point qu’“un cinquième des publications à forte portée [publiées par des entités chinoises] sont cosignées par des chercheurs qui ont fait leur postdoctorat dans les pays appartenant aux Five-Eyes [soit le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada]”, rapporte le quotidien britannique.

Joe Biden, dans son discours sur l’état de l’Union du 7 février dernier, a confirmé la volonté des États-Unis de poursuivre leurs efforts dans la compétition qui les oppose à la Chine, en précisant qu’ils “continueraient à investir dans l’innovation américaine et à soutenir celle de leurs alliés, tout en protégeant les technologies avancées [déjà développées] pour qu’elles ne soient pas utilisées contre [eux]”.