Seine-Saint-Denis : de plus en plus de jeunes diplômés touchent le RSA

Diplômés d’un bac + 5, voire d’un doctorat, des jeunes de Seine-Saint-Denis en quête d’emploi se voient contraints de demander le RSA.

Par Nicolas Barreiro pour Le Point

Temps de lecture : 1 min

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Une expérimentation menée par Convergence 93 depuis 2021 en Seine-Saint-Denis a donné lieu à un constat tout à fait inattendu. De jeunes diplômés de moins de 30 ans, parfois bac + 5 et même quelques doctorants, sont demandeurs du revenu de solidarité active (RSA), rapporte Le Parisien. Ce phénomène inquiétant prend de l'ampleur. « On observe de plus en plus de jeunes diplômés, ce qui correspond assez peu aux profils classiques ou du moins au portrait-robot d'un allocataire du RSA en Seine-Saint-Denis », détaille la directrice adjointe à l'emploi en Seine-Saint-Denis, Manon Daubas.

« C'est un phénomène récent qui nous préoccupe et sur lequel on essaie de se mobiliser parce que ça change nos actions de formation et nos manières de faire », ajoute Manon Daubas. Les résultats ont bien surpris les coordinateurs de l'expérimentation, comme Thouraia Ben Haj Ali. « Dans notre inconscient professionnel, on s'attendait à ce que les bénéficiaires du RSA de moins de 30 ans soient des infra-bac. Eh bien, pas du tout. On est entre 60 et 70 % de bac et bac + », explique-t-elle au quotidien.À LIRE AUSSI18 mois pour retrouver un travail, est-ce suffisant ? Diplômée d'une licence en économie-gestion et d'un master de management en 2021, Ange, 26 ans, n'a pas eu d'autres choix que de faire une demande de RSA. « Je me suis retrouvée financièrement dans l'obligation de faire la démarche », explique la jeune femme. « J'ai fait tellement d'années d'études au cours desquelles je travaillais à côté et ne prenais de vacances que pour passer mes examens, que j'ai eu besoin de souffler après mon diplôme. J'ai pris quelques mois pour moi et pour retrouver mes parents à Mayotte », poursuit-elle. À son retour en Seine-Saint-Denis, elle ne parvient pas à trouver d'emploi. La Seine-Saint-Denis est particulièrement concernée par l'attribution du RSA. En décembre 2022, 93 548 personnes du département, tous profils confondus, bénéficiaient de cette aide.

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Commentaires (20)

  • etnareb

    Grossir le nombre de jeunes au chômage, les statistiques font mauvais effet, on a allongé le temps de scolarité, puis descendu le niveau, on a ouvert quantité de facultés de psy... Sans aucun concours d'entrée comme dans d'autres disciplines, tj pour éviter que la réalité frappe aux visages de ceux qui croyaient à la force de la gauche, les voilà maintenant avertis, il faut chercher son emploi... Plus on est de fous... Et ça ne tombe pas tout cuit... Toujours est-il qu'ils ont pu bénéficié d'études payées par le contribuable, c'est pas perdu, on est plus intelligent pas vrai ?

  • bien triste tout cela

    IL serait temps de limiter les places en fac pour des matières n'offrant que très peu d'emploi. On paye leurs études avec nos impôts... IL faut présenter les différents métiers en recherche de personnel aux jeunes dans les lycées. Ils vont découvrir des tas de vrais métiers intéressants ; ON avait des forums étudiants entreprises dans les lycées. Est ce que cela existe toujours ? Trop de facilités pour entrer à la fac dans des matières inutiles !
    Par ailleurs le management n'est pas un métier de débutants !
    Mais est ce que les professeurs connaissent vraiment les métiers, eux qui ne sont en fait jamais sortir des écoles ?
    Quand je pense qu'il y a 50 ans, mon prof de math en terminal me déconseillait la formation d’ingénieur... Car je suis une femme. Heureusement je ne l'ai pas écouté... Et j'ai pu faire une belle carrière d’ingénieur. Et puis il y a des concours très régulièrement pour des postes dans le public. Si ces bac + 5 sans emploi allaient les passer ?
    Donner le RSA à des jeunes e sortant de la fac ne va pas les pousser à chercher du travail.

  • Ultracrépidarien

    Au risque de peiner les parents qui se sont arrêtés en primaire, aujourd’hui Bac+5 ne veut rien dire. Certes, ça peut correspondre à (rarement)Polytechnique Centrale ou HEC mais aussi (abondamment) maitrises en psycho, socio ou études de communication et autres cursus exotiques et touristiques : diplômes faciles et de plus exonérant du concours d’accès à pôle -emploi. Impossible en revanche de trouver rapidement un artisan compétent et doué de ses mains. Il est urgent de revaloriser le travail manuel. Par ailleurs, travail manuel ou pas, les suisses font moins d’études supérieures et il n’y a pas de chômage là-bas.