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L’homophobie continue de faire des ravages sur tous les continents

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Par Elise Vander Goten

Aux quatre coins du monde, des homosexuels vivent dans la peur d’être rejetés ou pire, d’être emprisonnés ou condamnés à mort. Pour comprendre ce qu’ils vivent au quotidien, Michaëlle Gagnet est allée à leur rencontre.

Mentalités rétrogrades, agressions physiques ou encore menaces de mort, l’homophobie est toujours bien présente dans notre société, et ce quel que soit le continent.

Même en France, où le mariage pour tous a été adopté en 2013, le quotidien d’un homosexuel continue d’être régi par la peur. Lyes, 24 ans, en témoigne : lui qui vit en banlieue parisienne a subi pas moins de 23 agressions en un an.

Un chiffre qui fait froid dans le dos, pourtant Lyes est loin d’être le seul à subir jour après jour les insultes, les menaces et les coups des homophobes.

Partout dans le monde, des millions d’hommes font les frais de l’intolérance de leurs pairs. Afin de faire l’état des lieux sur leur situation, Michaëlle Gagnet a voyagé d’un bout à l’autre de la planète pour recueillir les témoignages de quelques-uns d’entre eux.

Les homosexuels emprisonnés en Tunisie

Après avoir enregistré le témoignage de Lyes, les caméras d’Enquête exclusive rejoignent la Tunisie. Là-bas, c’est la législation même qui alerte, puisque l’homosexualité est passible de trois ans d’emprisonnement. Ceux qui sont soupçonnés sont même soumis à un "test anal" aussi appelé "test de la honte", visant à recueillir des "preuves de sodomie". Un examen humiliant, qui n’a en outre aucune valeur scientifique, comme en témoigne un médecin que l’équipe de tournage a rencontré sur place.

Interrogé à propos des risques qu’il encourt dans ce pays en tant qu’homosexuel, Skander, 20 ans, raconte d’ailleurs avoir pris la décision de fuir, dans l’espoir de pouvoir aimer qui il le souhaite une fois de l’autre côté de la frontière.

Une homophobie encouragée par le gouvernement lui-même

La situation est encore plus dramatique en Ouganda, où le ministre de l’Éthique et de l’Intégrité Simon Lokodo s’est fixé pour objectif d’emprisonner tous les homosexuels. Appelés "demi-morts" par le président ougandais, ceux-ci sont forcés de vivre cachés pour échapper à la prison à vie. Même aux membres de leurs familles ou à leurs voisins, ils ne peuvent rien dire de leur orientation sexuelle, de peur d’être la cible d’une dénonciation auprès des autorités.

L’enfer des thérapies de conversion

La dernière partie de ce documentaire est quant à elle consacrée à la problématique des thérapies de conversion. Ces stages supposés "guérir" ses participants de leur homosexualité sont effectivement nombreux aux États-Unis, toutefois il est difficile d’obtenir des informations sur ce qu’il s’y passe réellement. Toutes les organisations qu’elle a contactées ayant refusé de lui accorder une autorisation de tournage, Michaëlle Gagnet a donc chargé le journaliste Félicien Cassan de s’infiltrer au sein de l’une d’elles. Pendant trois jours, il a ainsi pu filmer les méthodes employées dans ces camps grâce à une caméra cachée dans sa chemise.

"Ces soi-disant "thérapies de conversion" sont pensées pour vous briser. Voir la souffrance des autres participants, qui souhaitent plus que tout ne plus être homosexuels, c’est difficile. Certains ont vécu des histoires atroces et viennent là au lieu de suivre une vraie psychothérapie, c’est d’une grande tristesse" raconte-t-il à l’issue de cette expérience à un journaliste du site 20minutes.fr.

Que ce soit en Europe, en Afrique ou aux États-Unis, ce documentaire fait ainsi ressortir un constat clair : la lutte pour les droits des LGBT est loin d’être arrivée à son terme.

"Homophobie dans le monde : aux racines de la haine" à voir ce dimanche 19 mars à 21h30 sur La Trois.

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