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La jeune démocratie sud-africaine à l’épreuve des inégalités sociales

A deux semaines des élections générales, le Congrès national africain (ANC), au pouvoir, est plus contesté que jamais.

Par  (Johannesburg, correspondant régional)

Publié le 26 avril 2014 à 11h52, modifié le 27 avril 2014 à 09h23

Temps de Lecture 5 min.

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A Soweto, une banlieue noire située à 15 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg, le 24 avril.

Le présent est-il voué à être le temps du doute ? Il y a vingt ans, le 27 avril 1994, les premières élections multiraciales en Afrique du sud avaient été la meilleure nouvelle de la planète. Quatre siècles d'oppression, un racisme épanoui dans l'absurde, la violence au quotidien pouvaient donc être remis en cause. Un président noir allait être élu. L'apartheid était démantelé. Le miracle, bien sûr, avait son revers. Et les grands personnages qui l'animaient, comme Nelson Mandela, n'étaient après tout que des hommes.

Deux décennies plus tard, l'Afrique du Sud ne cesse d'enterrer ses anciens de « la lutte » (de libération). Nelson Mandela s'en est allé juste à temps pour ne pas être mêlé à un anniversaire où ses deux familles, biologiques et politiques, se déchirent. Le Congrès national africain (ANC) voit son hégémonie remise en cause, tandis que le pays se demande si tout cela appartient à la logique du temps, ou à son effet d'usure.

Entre le « jour de la liberté » (anniversaire du 27 avril) et les élections générales, le 7 mai, il n'est pas certain que se déroule une introspection nationale approfondie. Il a fallu qu'intervienne une suspension du procès d'Oscar Pistorius – l'athlète sud-africain qui a tiré sur sa petite amie, voici un an –, pour qu'on se souvienne de l'imminence de l'anniversaire.

LE « CŒUR LOURD » DE DESMOND TUTU

Il y a vingt ans, le 27 avril 1994, le pays était au bord de la guerre civile. En un an, on avait compté 3 800 morts. L'extrême droite espérait encore empêcher le scrutin dans un bain de sang. Elle avait échoué à décourager les électeurs. La guerre civile n'avait pas eu lieu.

Le pays, peu à peu, s'est stabilisé. Bien sûr, il a fallu établir des mythes pour rendre habitable ce pays aux esprits empoisonnés. Le plus éclatant d'entre eux, celui de la « nation arc-en-ciel », avait été forgé par Desmond Tutu, alors archevêque du Cap et déjà Prix Nobel de la paix. Aujourd'hui, l'archevêque émérite, âgé de 82 ans, n'a rien perdu de sa liberté de ton. Depuis le Cap, il annonce « le cœur lourd », qu'il ne votera pas pour l'ANC. Il appelle, pour la première fois, les électeurs noirs à cesser d'être « du bétail électoral » en votant automatiquement pour l'ANC. D'autres grandes figures de la lutte, à commencer par Ronnie Kasrils, ancien ministre, ex-haut responsable de la branche armée de l'ANC, appelle à voter « non ou nul ». Le taux d'abstention devrait être la première mesure, timide, du mécontentement populaire.

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