La plasticose, provoquée par des fragments de plastiques ingérés par l’animal, engendre une inflammation persistante du tube digestif. Celle-ci entraine une fibrose, c’est-à-dire une modification et une déformation des tissus, qui peut affecter la digestion ou la croissance des oiseaux, expliquent les auteurs du rapport publié dans le Journal of Hazardous Materials et relayée par le National History Museum. Alimentées par leurs parents qui confondent nourriture et déchets pêchés en mer, les populations de jeunes puffins sont particulièrement concernées. La longueur de leurs ailes serait ainsi liée à la quantité de plastique présente dans leur organisme.
Des pathologies loin de disparaître
Des pathologies qui vont se multiplier si l’on en croit plusieurs rapports publiés en ce début d’année. Ces derniers révèlent une situation encore très inquiétante. Une étude publiée par l’initiative Back to Blue qui s’appuie notamment sur des chiffres de l’OCDE, prévoit ainsi une augmentation de la consommation de plastique allant jusqu’à plus d’un milliard de tonnes en 2060, si rien ne change. Elle rappelle également que la quantité de plastique dans les océans pourrait presque tripler d’ici 2040.
Toujours plus de déchets plastiques
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Pour opérer une véritable changement, la fondation Minderoo appelle par exemple à taxer la production de plastique afin de financer l'extension des infrastructures de recyclage, à soutenir les systèmes de gestion des déchets dans les pays les plus touchés par la pollution ou encore à fixer un objectif d’utilisation du plastique recyclé. De son côté, le collectif Back to Blue estime que seule une combinaison de trois leviers, que sont l'interdiction du plastique à usage unique, l’instauration d’un système de "pollueur-payeur" ainsi qu’une taxe sur la production de plastique vierge, associés à une restriction de la production, pourrait enrayer la consommation et la pollution plastique dans les années à venir.
Florine Morestin