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  • AVC : ce traitement de pointe ne sera plus remboursé, les hôpitaux en colère

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    Depuis le 1er mars, les cathéters de thrombo-aspiration, un équipement de pointe dans le traitement des AVC, ne sont plus pris en charge par la Sécurité sociale. Une décision préoccupante quand on sait que la technique permet d’éviter de graves séquelles.

    Au 1er mars, de nombreux changements en santé, comme en énergie, et en économie ont été actés. Mais certains coups de rabots passent plus mal que d’autres. Dans les hôpitaux notamment, il a été décidé que les cathéters de thrombo-aspiration, d’un coût moyen de 1 500 euros par kit, ne seraient plus pris en charge par la Sécurité sociale. Privés du remboursement de l’Etat, ils seront désormais à l’entière charge des hôpitaux.

    Un dispositif d’urgence qui évite les séquelles liées aux AVC

    Ces cathéters de thrombo-aspiration sont utilisés par les neuroradiologues pour réaliser des thrombectomies mécaniques, essentiels pour traiter en urgence certains patients victimes d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Placés au niveau de l'aine, ils vont ainsi jusque dans le cerveau pour retirer le caillot responsable de l‘AVC.

    Une vaste étude parue, il y a un mois seulement, attestait par ailleurs de l’efficacité en termes de survie et de séquelles, de cette méthode, même dans les accidents vasculaires cérébraux les plus graves. A ce titre, la méthode est de plus en plus développée, et représente même une référence aujourd’hui.

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    "450 000 euros de perte sur un an, pour 300 interventions"

    “On est dans l'incompréhension la plus totale" réagissait sur France Info, lundi 6 mars Julien Gottsmann, directeur général de l'hôpital Fondation Rothschild à Paris “1 500 euros pièce. Cela représente aujourd'hui 15% du tarif dont on est remboursé par la Sécurité sociale pour prendre un patient. C'est donc 15% de diminution totale. Sur 300 thrombectomies réalisées en moyenne par an dans l’hôpital, l'arrêt de remboursement représente 450 000 euros de perte sèche sur l'année. "C'est énorme, surtout en ce moment où on souffre, comme tout le monde, de l'inflation" s'insurge-t-il.

    Un frein pour développer la thrombectomie ?

    Un propos légèrement nuancé par le Pr Sonia Alamowitch, chef du service des Urgences Cérébro-vasculaires à l’Hôpital Pitié- Salpêtrière contacté par Doctissimo.

    “C'est l’arrêt d’un financement dédié normalement à l'innovation et dont le matériel d'aspiration de thrombectomie bénéficiait. Or, l’arrêt n’est pas vraiment justifié. S’il est vrai qu’il s’agit d’une thérapeuthique utilisée depuis plusieurs années, donc plus “novatrice” au sens large, elle est néanmoins toujours en cours de développement et de nouveaux centres ouvrent pour faire cette thrombectomie. Cette garantie financière était un coup de pouce pour pousser les établissements à s’investir sur la prise en charge des AVC".

    Cette décision risque-t-elle pour autant de diminuer le nombre d’actes, voire de générer une perte de chance chez les Français victimes d’AVC ?

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    “La décision est toute récente, donc c'est trop tôt pour le dire. Il n’y aura pas forcément moins d’actes, mais il sera toutefois plus compliqué d’amortir les coûts de matériel. Cela va donc peser sur les hôpitaux déjà en difficulté, et risque d’entraver le développement de nouveaux centres alors que l’on en manque pour traiter les patients sur l’ensemble du territoire. Ce n’est pas vraiment aidant” conclut-elle.


    Sources
    • Le Monde, 6 mars 2023.
    • Entretien mené avec le Pr Sonia Alamowitch, chef du service des Urgences Cérébro-vasculaires à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière, le 7 mars 2023.
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