Sécheresse : la situation des nappes phréatiques en France s’est « dégradée »

Les pluies infiltrées durant l’automne se montrent « très insuffisantes » pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022.

L'ensemble des nappes phréatiques sont en dessous des normales, estime le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM). Arnaud Dumontier / LP
L'ensemble des nappes phréatiques sont en dessous des normales, estime le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM). Arnaud Dumontier / LP

    L’absence de pluie observée en début d’année continue de fragiliser nos sols. La situation des nappes phréatiques en France « s’est ainsi « dégradée » et se révèle « peu satisfaisante », avec l’ensemble d’entre elles sous les normales, selon un bilan officiel publié lundi. Ce constat se justifie après une sécheresse exceptionnelle l’an dernier et une longue période sans pluie en février dernier.



    « L’ensemble des nappes affichent des niveaux sous les normales et 80% des niveaux sont modérément bas à très bas », précise le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin sur la situation au 1er mars. Les pluies de l’automne et de l’hiver, se révèlent « très insuffisantes » pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022 et améliorer l’état des nappes.

    « Toute la France est touchée »

    « Ce qui est inédit, c’est que toute la France est touchée. Chaque petit geste qui permet d’économiser l’eau peut compter », assure Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM. Pour les prochains mois, le bureau d’études fait état d’une « grande incertitude ».

    En mars et jusqu’à la reprise de la végétation, l’évolution des tendances dépendra essentiellement de la pluviométrie, insiste le Bureau de recherches dans son dernier bulletin. « Plus les sols sont secs, moins l’eau s’infiltre rapidement. Mais si on a de bonnes pluies efficaces ces prochaines semaines, on peut s’attendre à des pics de recharge », explique encore Violaine Bault.

    32 jours sans précipitations

    L’organisme estime toutefois que « la reconstitution des stocks d’ici le printemps reste difficilement envisageable sur les nappes réactives (les plus sensibles à la pluie) affichant des niveaux très bas ». La recharge pourrait reprendre dans certains secteurs en mars mais « les prochaines pluies auront probablement peu d’impact », dans la mesure où dès courant avril, la reprise de la végétation absorbera la majeure partie de l’eau.

    Le mois de février, qui selon Météo-France a été le 4e le plus sec en France depuis 1959 avec notamment une série record de 32 jours sans précipitations, a été particulièrement dommageable, avec un « arrêt brutal de la recharge », note Violaine Bault. À l’issue de ce mois, les niveaux sont « généralement en baisse » sur les nappes réactives et ce, alors que la période de recharge 2022-23 a débuté « avec un à deux mois de retard » et « reste déficitaire ».