[Infographie] Les métaux critiques risquent vite de manquer
Alors que le Critical raw materials act doit finalement être présenté le jeudi 16 mars par Bruxelles (et non ce mardi 14 comme prévu initialement), zoom sur les besoins en matériaux critiques tirés par la transition écologique et énergétique.
En sept ans, la transition énergétique devra affronter une falaise de besoins en métaux critiques ! À tel point que sa réussite pourrait s’en trouver menacée, selon le rapport 2023 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur les perspectives technologiques. Selon elle, atteindre zéro émission nette en 2050, donc se donner une chance d’être sous la barre de 1,5 °C de réchauffement du climat à la fin du siècle, suppose un déploiement rapide de technologies vertes... et des mines pour les minéraux qu’elles consomment.
La demande de lithium sera multipliée par sept d’ici à 2030 et la consommation de cobalt, de nickel et de néodyme doublera. Le cuivre connaîtra une hausse plus modeste, de 45 %, mais qui portera son extraction à près de 1 million de tonnes par an. Répondre à ces demandes exigera 180 à 230 milliards de dollars d’investissements miniers supplémentaires. Le raffinage est lui aussi à la peine. Près de 40 % de la production d’oxydes de lithium et 60 % de celle de sulfate de nickel pourraient manquer. En prenant en compte le temps d’ouverture des mines, l’AIE considère que les décisions d’investissement devront être prises d’ici à deux ans pour mener à bien la transition écologique du secteur. Il faudra aussi se débrouiller pour limiter l’hégémonie de la Chine et décarboner la production minière elle-même, alors que la dégradation à venir des concentrations des gisements de cuivre (entre -1,5 et -3,7 % par an) et de nickel (-1,2 % par an) augmentera sa consommation énergétique.
Vous lisez un article de L'Usine Nouvelle 3176 - Mars 2023
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