Un robot avocat poursuivi en justice pour « pratique non autorisée du droit » 

DoNotPay, qui se décrit comme « le premier robot avocat au monde », a été accusé d'exercer le droit sans licence et pourrait bien être radié du barreau qu'il n'a d'ailleurs jamais passé. 
Un robot tient la balance de la justice
Un robot tient la balance de la justice (image d'illustration) iLexx

Un avocat brillant qui exerce le métier sans avoir passé l’examen du barreau. Cette fois, le récit d’une fraude au cœur du système judiciaire ne sera pas conté par Micheal Ross de Suits mais par un robot. Son nom ? DoNotPay. Sa fonction ? Défendre les plus pauvres et « rendre les informations juridiques et l’auto-assistance accessibles à tous », comme l’indique son site internet. Le problème ? DoNotPay, qui se décrit comme lui-même « le premier robot avocat au monde », fait désormais fait face à un projet de recours collectif déposé par le cabinet d'avocats Edelson basé à Chicago, publié jeudi sur le site de la Cour supérieure de l'État de Californie pour le comté de San Francisco. La cours a déclaré que DoNotPay avait violé la loi californienne sur « la concurrence déloyale en se livrant à la pratique non autorisée du droit ». Inutile de préciser que le robot en question n’a effectivement pas traîné sur les bancs des universités pour pratiquer la loi américaine. Oops. Le robot avocat aurait-il omis ce détail ? La partie plaignante a demandé une ordonnance au tribunal déclarant la conduite de l'entreprise illégale et des dommages-intérêts non précisés.

« DoNotPay n'est en fait ni un robot, ni un avocat » 

« Malheureusement pour ses clients, DoNotPay n'est en fait ni un robot, ni un avocat, ni un cabinet d'avocats. DoNotPay n'a pas de diplôme en droit, n'est interdit dans aucune juridiction et n'est supervisé par aucun avocat », affirme le document de mise en demeure. La poursuite a été déposée au nom de Jonathan Faridian, qui a déclaré avoir utilisé DoNotPay pour rédiger divers documents juridiques, notamment des lettres de mise en demeure, un dépôt auprès de la Cour des petites créances et une plainte pour discrimination au travail. D’après la plainte, Jonathan Faridian pensait avoir acheté des documents « juridiques d’un avocat compétent pour les fournir », mais avait obtenu des résultats « de qualité inférieure ». 

Divorce, fraude fiscale, protection militaire … 

D'après son fondateur, DoNotPay a pour but d’utiliser l’intelligence artificielle pour aider les clients à gérer un éventail de services juridiques sans avoir besoin d’engager un avocat. Elle a été fondée en 2015 en tant qu’application pour aider les clients à lutter contre les contraventions de stationnement, maisa depuis élargi ses services. Certificats de divorces, permis de pêche, protection militaire ou encore fraude fiscale, la liste des spécialisations du robot avocat est bien longue. DoNotPay affirme qu’il peut aider les clients à lutter contre les entreprises, à vaincre la bureaucratie, à trouver de l’argent caché et à « poursuivre n’importe qui ». DoNotPay a déclaré à Insider que l’entreprise « nie respectueusement les fausses allégations. Nous nous défendrons vigoureusement ». Encore faudrait-il qu’un véritable avocat assure la défense. Joshua Browder, le PDG de DoNotPay, a déclaré sur Twitter que les réclamations n’avaient « aucun fondement » et s’est engagé à lutter contre le procès. 

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1 million de dollars pour utiliser le robot avocat

Joshua Browder, a déclaré que les avocats s'enrichissent considérablement au détriment des clients. Le PDG a également déclaré que son entreprise paierait 1 million de dollars à toute personne souhaitant utiliser son robot avocat pour plaider devant la Cour suprême des États-Unis. Il a également écrit que DoNotPay supprimerait immédiatement « les produits de droits légaux non destinés aux consommateurs ». Ces produits sont toujours disponibles sur son site Web.