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Russie

Des poètes russes opposés à la guerre en Ukraine inculpés pour menace à la sécurité de l'État

Le Kremlin

Le Kremlin - Alexander NEMENOV / AFP

Selon l'avocat de l'un des trois accusés, ces derniers sont poursuivis pour "appels publics à commettre des activités contre la sécurité de l'Etat", mais également pour "incitation à la haine" en "groupe organisé".

Trois poètes russes, emprisonnés après avoir participé à une lecture contre le conflit en Ukraine, ont été accusés d'avoir menacé "la sécurité de l'Etat" et inculpés, a indiqué mardi l'avocat d'un des accusés.

Selon cet avocat, Léonid Soloviov, les trois jeunes hommes sont poursuivis pour "appels publics à commettre des activités contre la sécurité de l'Etat", mais également pour "incitation à la haine" en "groupe organisé". Ils risquent au total dix ans de prison pour ces deux chefs d'accusation, a précisé l'avocat.

L'un d'eux affirme avoir été violé lors de son arrestation

Artiom Kamardine, Iegor Chtovba et Nikolaï Daïneko avaient été arrêtés en septembre après avoir participé à une lecture à Moscou sur la place Maïakovski, lieu où se rassemblent des dissidents depuis la période soviétique.

Lors cette lecture, Artiom Kamardine avait récité un poème, "Tue-moi, milicien!", très hostile aux séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine.

Le lendemain, Artiom Kamardine avait été arrêté lors d'une perquisition à son domicile pendant laquelle il a affirmé avoir été tabassé et violé avec une haltère par des policiers. En novembre, la compagne d'Artiom Kamardine, Alexandra Popova, avait raconté à avoir également subi des violences et menaces de viol lors de cette perquisition.

Ils risquent jusqu'à 10 ans de prison

Initialement, les trois poètes avaient été inculpés uniquement pour "incitation à la haine", passible de six ans de prison. Ils risquent désormais quatre ans de plus.

L'avocat Léonid Soloviov a indiqué que c'était la première fois à sa connaissance que des Russes étaient inculpés pour "appels à commettre des activités contre la sécurité de l'Etat", un crime introduit en juillet dans le code pénal.

Depuis le lancement de l'offensive militaire contre l'Ukraine, les autorités russes ont accéléré la répression des voix critiques, à coups de milliers d'amendes et de lourdes peines de prison.

Dans le milieu culturel, des artistes critiques de Vladimir Poutine ont aussi été licenciés ou poussés à l'exil.

H.G. avec AFP