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Toulouse : un policier accusé d'avoir violé plusieurs femmes au sein de son commissariat

Un policier a été mis en examen à Toulouse pour viols et agressions sexuelles.
Un policier a été mis en examen à Toulouse pour viols et agressions sexuelles. Sergey Novikov / stock.adobe.com

Le policier toulousain, visé par six plaintes, a été placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès pour «viols et agressions sexuelles».

Une affaire dérangeante. Un policier, aujourd'hui âgé de 52 ans, a été mis en examen à Toulouse pour des viols et agressions sexuelles sur six femmes entre 2017 et 2018, a appris Le Figaro, confirmant une information de la Dépêche du Midi . Le brigadier-chef aurait commis ces actes dans l'enceinte du commissariat toulousain où il exerçait. En 2018, une femme entendue dans le cadre d'une autre affaire affirme avoir été violée par un policier toulousain, en 2017, alors qu'elle venait au commissariat pour se plaindre de son compagnon violent.

Six plaignantes

L'IGPN (l'Inspection générale de la police nationale) se saisit de l'affaire et va convoquer l'officier de police judiciaire après ce premier signalement. Le mis en cause donne alors le nom de deux autres femmes avec lesquelles il aurait eu des relations sexuelles au sein du commissariat, mais «consenties» selon lui. «L'IGPN a mené une enquête très poussée, salue Me Emmanuelle Franck qui représente l'une des victimes avec Me Alexandre Martin. Ils se sont dit qu'avec ce mode opératoire, il devait sûrement y avoir d'autres victimes. Ils ont donc cherché et ont fini par trouver trois autres femmes.» À chaque fois, c'est le même mode opératoire : «Ce sont des femmes qui sont en situation de fragilité, qui viennent déposer des plaintes pour des situations compliquées, qui impliquent souvent la garde d'enfants. Notre cliente était sidérée au moment des faits, qui ont eu lieu à la fin de l'audition, alors qu'elle était en pleurs après lui avoir confié des informations compromettantes». Au total, six femmes ont déposé plainte.

Le brigadier-chef a été mis en examen pour «viols et agressions sexuelles» en 2019 et suspendu de ses fonctions. Il avait à l'époque été placé en détention provisoire pendant trois semaines avant d'être remis en liberté par la chambre de l'instruction. Il est aujourd'hui sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès. «Il se défend en disant que c'est un complot et que ces femmes se sont associées pour lui nuire mais elles ne se connaissent absolument pas, elles ne sont jamais entrées en contact, insiste Me Fanck. Ce sont des victimes qu'il a fallu aller chercher, l'IGPN a dû les convaincre de porter plainte. Ma cliente a ainsi fini par le faire en 2020.» La cliente de Me Franck et Martin a d'ailleurs été entendue fin 2022 par la juge d'instruction en charge de l'affaire.

«Circonstance aggravante»

«Il faut quand même rappeler que cet individu crie son innocence, argue Me Martin Vatinel, qui représente le policier mis en cause avec Me Laurent Boguet. Il a répété avoir commis une faute disciplinaire, morale mais pas pénale. Il assure ne pas avoir perçu le manque de consentement. C'est quelque chose qui fera débat le jour du procès.» Le conseil assure qu'il s'agit d'un dossier «compliqué» et que la «souffrance des parties civiles» ne doit pas «exclure» celle de l'accusé: «Quand on inspecte la vie de ce fonctionnaire de police, on se rend compte qu'il était dans un couple où ça battait plus que de l'aile, qu'il était dans une forme de marasme psychologique».

La date de son procès n'a pas encore été fixée. Il encourt quinze ans de réclusion criminelle s'il est reconnu coupable de viols. «C'est une circonstance aggravante juridiquement et moralement qu'il soit policier et, qu'en plus, il ait commis ces crimes au sein d'un commissariat, avance Me Franck. Rien que par cette posture, il fait taire les victimes puisqu'à aucun moment elles ont pensé pouvoir pousser une nouvelle fois les portes d'un commissariat pour déposer plainte contre un policier pour viol. Elles ont estimé que c'était peine perdue.»


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8 commentaires
  • michel levoye

    le

    Particulièrement répugnant

  • anonyme 80866

    le

    Pathétique. Le « marasme psychologique » n’excuse rien et certainement pas des viols. Il faut une punition exemplaire, la police est là pour protéger les français avant tout. Ils sont probablement les derniers dans le service public a encore essayer de le faire, les politiques ayant abandonné le peuple français il y a bien longtemps.

  • Poum-poum

    le

    Bizarrement on ne lit pas ici les commentaires de ceux qui donnent toujours raison aux forces de l'ordre, peu importe ce qu'elles font en bien ou en mal.

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