Nat King Cole, le pianiste qui voulait crooner

Nat King Cole, 1960 ©Getty - JP Jazz Archive
Nat King Cole, 1960 ©Getty - JP Jazz Archive
Nat King Cole, 1960 ©Getty - JP Jazz Archive
Publicité

Rencontre avec le journaliste et spécialiste de jazz Claude Carrière autour de la figure du pianiste Nat King Cole.

Avec
  • Claude Carrière Journaliste, spécialiste de jazz, conférencier

Jeudi-Musique

Tewfik Hakem s'entretient avec le journaliste Claude Carrière, producteur d’émissions de jazz sur France-Musique (1974-2008) et auteur de nombreuses éditions phonographiques, à propos de la sortie du coffret -soixante titres + un livret- qu'il consacre au pianiste crooner Nat King Cole (1919-1965) : Nat King Cole, Incomparable ! (Cristal Records), conçu à partir de sa propre collection. 

Soixante-cinq ans après sa mort, il reste une figure emblématique du jazz, un pianiste d'exception bien avant d'être un chanteur. D'ailleurs, il ne se sentait pas de chanter, on l'aurait un jour ou l'autre forcé, il a plu, il a donc continué. 

Publicité

Son père est pasteur, sa mère dirige le chœur, tout commence dans son église - entre l'église et le piano de la maison. Il a dû travailler énormément le piano à partir de douze ans, chercher une technique impeccable. On a tendance à penser qu'il avait un don : il a bossé. La famille ayant quitté Atlanta pour Chicago, au centre de la scène jazz de la ville, il est influencé par les grands musiciens de jazz, Louis Armstrong, Jimmie Noone, et notamment, Earl Hines, sa grande inspiration.

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Le premier orchestre qu'il dirige - avec lequel il va gagner de l'argent - son premier groupe, c'est un piano, une contrebasse, une guitare. De temps en temps, un soliste, invité. Il reprend ce qui est dans l'air, il n'est pas compositeur.

Son vrai métier c'était pianiste, mais il a préféré être crooner - même s'il a dit avoir regretté n'être pas resté un pianiste de jazz. Je l'ai vu cinq ans avant sa mort, deux mille personnes en concert : facile, pas besoin d'annoncer, il arrivait, il jouait.

Il était grand, très beau, très noir, avec une voix unique, toujours aussi belle. Quand il chantait, c'était pas vraiment un chanteur, il chantait comme ça lui plaisait de chanter, c'était moins rugueux que certains jazzmen, mais ça swinguait tout autant.

Claude Carrière, janvier 2020
Claude Carrière, janvier 2020
- Corinne Amar

Références musicales :

Nat King Cole, Unforgettable (1951)

Nat King Cole, Don't let it go to your head (1957)

L'équipe