Ouganda : six hommes arrêtés pour "pratique homosexuelle"

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Six hommes ont été arrêtés en Ouganda pour « pratique homosexuelle », a déclaré vendredi 18 mars à l'AFP le porte-parole de la police, au lendemain des déclarations du président Yoweri Museveni qualifiant les personnes homosexuelles de « déviantes ».

Drapeau LGBT et drapeau ougandais
Drapeau LGBT et drapeau ougandais - Lex0077 / Shutterstock

Six hommes ont été arrêtés en Ouganda pour « pratique homosexuelle », a déclaré vendredi 18 mars à l’AFP le porte-parole de la police, au lendemain des déclarations du président Yoweri Museveni qualifiant les personnes homosexuelles de « déviantes ».

« Grâce à un réseau de renseignement, nous avons arrêté les six hommes pour pratique homosexuelle dans une chambre à Jinja », ville située à environ 80 km à l’est de la capitale Kampala, a déclaré James Mubi, porte-parole de la police.

« Nous avons été informés que tous les six faisaient partie d’un groupe plus large de Jinja se livrant à des activités homosexuelles et nous appelons la population à fournir à la police des informations menant à l’arrestation des autres membres du groupe », a-t-il poursuivi.

Dans une déclaration jeudi, le chef de l’Etat de 78 ans, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1986, avait déclaré : « Les homosexuels sont une déviation de la norme ». Il avait ajouté que « les pays occidentaux devraient arrêter de faire perdre son temps à l’humanité en tentant d’imposer leurs pratiques aux autres ».

Les parlementaires de ce pays d’Afrique de l’Est où l’homosexualité est déjà illégale se préparent à voter un projet de loi, dont a été saisie une commission parlementaire début mars, qui prévoit des sanctions lourdes pour les personnes entretenant des relations homosexuelles.

Ce texte, qui suscite l’opposition d’organisations de défense des droits humains, prévoit jusqu’à dix ans de prison pour toute personne se livrant à des “activités homosexuelles” ou se revendiquant comme LGBT+. Il doit être discuté au Parlement avec un vote pouvant intervenir dès mardi 21 mars.

Il survient à un moment où les théories conspirationnistes sur le sujet foisonnent sur les réseaux sociaux, accusant des forces internationales obscures de faire la promotion de l’homosexualité en Ouganda.

L’Ouganda a une stricte législation anti-homosexualité – un héritage des lois coloniales – mais depuis l’indépendance du Royaume-Uni en 1962 il n’y a eu aucune poursuite pour des actes homosexuels consentis.

En 2014, la justice ougandaise avait bloqué un projet de loi approuvé par les députés et signé par le président Museveni punissant les relations homosexuelles de la prison à vie.

Ce texte avait suscité un tollé au-delà des frontières ougandaises, certains pays riches ayant suspendu leur aide après sa présentation au Parlement.