Geneviève Lhermitte, la femme qui a tué ses cinq enfants vient d’être euthanasiée 

Le 28 février 2023, Geneviève Lhermitte, une ancienne enseignante de 56 ans, a été euthanasiée en Belgique pour raisons psychiatriques. Seize ans plus tôt, elle égorgeait ses cinq enfants.
Geneviève Lhermitte durant son procès en 2008
Geneviève Lhermitte durant son procès en 2008AFP

Le 28 février 2007, à Nivelles, en Belgique, il est 13 heures quand Geneviève Lhermitte appelle un à un ses filles et son garçon. Après avoir mangé du thon à la sauce cocktail et des tomates, les cinq enfants regardent sagement « Spy Kids 3 ». Geneviève Lhermitte entend alors une voix lui dire « la machine est en route ». La mère de famille fait monter ses enfants à l'étage de la maison pavillonnaire en leur promettant une « surprise », leur dit qu’elle les « aime très fort » et leur demande « pardon », indique Le Parisien. Immédiatement, elle les égorge. Elle les allonge dans leurs lits, les borde soigneusement et les embrasse tendrement. Une fois finis, elle place un couteau à hauteur de sa poitrine, compte jusqu’à trois et se laisse tomber dessus. La lame s’enfonce mais ne lui transperce pas le cœur. « Avec des médicaments j’avais peur que mes enfants restent handicapés. Avec un couteau c’était radical », écrit l'ancienne enseignante dans une lettre destinée à sa meilleure amie le jour des infanticides.

La date sombre de l'anniversaire de cinq infanticides

Mardi 28 février 2023, seize ans jour pour après ces assassinats à l’issue desquels elle avait tenté de se suicider, Geneviève Lhermitte est euthanasiée. Dans un hôpital près de Charleroi, elle s’est vu administrer par intraveineuse une surdose d’anesthésiant et une injection de curare. « Le sujet est très sensible, pas de commentaire », évacue un porte-parole de l’établissement. Son cœur a cessé de battre en une poignée de minutes. Selon Nicolas Cohen, l’avocat qui l’accompagnait ces dernières années, « elle n’était pas toute seule » dans ses ultimes instants de vie. Il refuse de livrer des détails. « La volonté de ma cliente était de garder la discrétion par respect pour sa famille, son ex-mari, les parties civiles », répète la robe noire. Le corps a été incinéré. Pas de sépulture conformément à ce « souci de discrétion ». L'information, donnée jeudi 2 mars par le média belge francophone Sudinfo, a été confirmée par Nicolas Cohen, l'avocat de Geneviève Lhermitte. Celle-ci avait obtenu en 2019 une libération conditionnelle pour être internée en hôpital psychiatrique.

« Sa souffrance, c’était d’avoir perdu ses enfants »

L’oncle confirme que la demande a été admise pour des souffrances psychologiques. « La vie ne lui était plus possible. Elle a purgé 1 000 fois sa peine dans sa tête, les gens doivent comprendre. Ce n’est pas un cadeau de Noël. L’euthanasie peut être accordée pour des souffrances physiques mais aussi psychiques », affirme son oncle. L’homme affirme qu’il a encore va sa nièce la veille de l’euthanasie. La mère de Geneviève Lhermitte a témoigné auprès de Sudinfo en expliquant que la vie de sa fille était insoutenable depuis 16 ans. « Certes, Geneviève a été aidée par des psychiatres durant toutes ces années, elle a reçu une écoute du corps médical, elle prenait des médicaments. Mais ce furent 16 années insoutenables pour elle. Tout cela ne lui a jamais rendu ses enfants. C’était ça sa souffrance, c’était d’avoir perdu ses enfants. Son but était de les rejoindre ».

Première criminelle belge à être euthanasiée pour des raisons de santé mentale, Geneviève Lhermitte a choisi de mourir le 28 février. « Un geste symbolique par respect pour ses enfants », indique sa psychologue Emilie Maroit. « C’était peut-être aussi pour elle le moyen de finir ce qu’elle avait commencé, parce qu’au fond, elle voulait mettre fin à ses jours en les tuants », a-t-elle déclaré.