Pour “sa tranquillité et sa sécurité”, Scarlett Camberos “ne reviendra pas au Mexique”, résume Esto. Cette joueuse de football mexicano-américaine évoluait depuis fin 2021 avec l’équipe féminine de l’América, prestigieux club de la capitale, et avait rejoint la sélection mexicaine à l’été 2022. Mais comme l’explique le quotidien sportif mexicain, elle a préféré rentrer aux États-Unis – elle portera désormais les couleurs d’Angel City, club de Los Angeles – en raison du harcèlement dont elle a été victime.

“Je souhaite de tout cœur que les choses changent au Mexique et qu’aucune femme ne passe par ce que j’ai vécu”, a écrit Scarlett Camberos lors de l’annonce de son départ.

“Pendant près d’un an, Camberos a été traquée et harcelée par un homme, José Andrés N, qui s’est immiscé dans sa vie et a infligé des atteintes constantes à sa vie privée”, explique El País México. Selon le média hispanophone, celle qui était devenue “l’une des stars du championnat mexicain” a remarqué dès son arrivée à l’América qu’un internaute “la harcelait constamment” sur ses comptes Twitter et Instagram.

Début 2023, ses comptes sur les réseaux sociaux ont même été piratés pour y publier des informations selon lesquelles Scarlett Camberos était en couple avec son harceleur, “qui se faisait appeler Andrés Hernández”.

Le niveau “alarmant” des violences faites aux femmes

La joueuse a alors porté plainte, avec le soutien de son club. Comme le rapporte Esto, ce dernier a expliqué mardi 21 mars que “devant le manque de réglementation, la seule sanction prononcée contre l’agresseur de Camberos, José Andrés N, a été une assignation à résidence pour trente-six heures”. D’après El País México, le club América a exhorté le Congrès fédéral et les États mexicains “à éradiquer les violences faites aux femmes, y compris en ligne”.

Au Mexique, ces violences ont atteint depuis longtemps un niveau “alarmant”, rappelle le média, qui souligne que “l’affaire Scarlett Camberos rouvre les plaies d’un pays qui n’a pas encore réussi à endiguer la violence à l’égard des femmes”. Et de citer des données de l’Institut national de la statistique et de la géographie (Inegi) : au moins dix femmes sont assassinées chaque jour dans le pays et, rien qu’en 2021, jusqu’à 9,7 millions de femmes âgées de plus de 12 ans ont été victimes de cyberharcèlement.