FAMINEUn Haïtien sur deux peine à se nourrir, s’alarme l’ONU

Haiti : Un Haïtien sur deux peine à se nourrir, s’alarme l’ONU

FAMINECe chiffre a triplé par rapport à 2016, explique le Programme alimentaire mondial (PAM)
Un enfant dans un hôpital de Port-au-Prince à Haïti.
Un enfant dans un hôpital de Port-au-Prince à Haïti.  - Odelyn Joseph/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Près de la moitié de la population haïtienne, soit 4,9 millions de personnes, peinent à se nourrir, a mis en garde jeudi le Programme alimentaire mondial (PAM), soulignant que ce chiffre a triplé par rapport à 2016.

« Nous ne pouvons pas attendre pour intervenir que l’ampleur de ce problème se traduise par des morts, car c’est ce qui va se passer », a affirmé le directeur du PAM pour Haïti, Jean-Martin Bauer, cité dans un communiqué de cette agence de l’ONU basée à Rome.

Hausse des prix et gangs

L’inflation galopante rend impossible l’achat des produits alimentaires de base pour des millions d’Haïtiens, alors que selon la Banque mondiale, Haïti fait partie des dix pays les plus affectés par l’inflation des prix alimentaires.

La situation est aggravée par la présence de gangs aussi bien dans les zones urbaines que dans les compagnes, qui empêchent les habitants, en particulier les femmes, de circuler et d’avoir accès aux services de base.

Environ 530 personnes ont été tuées et près de 280 enlevées depuis janvier par les gangs qui sévissent impunément en Haïti, a indiqué mardi l’ONU, qui a demandé le déploiement d’une force d’appui spécialisée.

125 millions de dollars demandés

Ces violences poussent les habitants à fuir leur domicile. L’ONU estime qu’à la mi-mars, au moins 160.000 personnes étaient ainsi déplacées à l’intérieur du pays et se trouvaient dans une situation précaire. Un quart des personnes déplacées vivent dans des campements de fortune, avec un accès très limité aux services de base tels que l’eau potable et l’assainissement.

La famine impacte particulièrement les enfants, qui deviennent plus vulnérables aux maladies comme le choléra. Pour affronter cette situation de crise, le PAM a besoin de 125 millions de dollars sur les six prochains mois. « Nous avons désespérément besoin d’une augmentation des financements et d’une mobilisation des volontés politiques. Le monde ne peut attendre une grande catastrophe avant d’intervenir », a insisté M. Bauer.

Sujets liés