Société Un enfant sur dix ne peut pas partir en vacances
La dernière étude de l’Insee, publiée ce jeudi, sur le rapport entre l’enfance et les vacances fait état d’une très légère amélioration de la situation. Mais d'autres privations subsistent, notamment dans les familles monoparentales.
En France, un enfant sur dix était privé de vacances en 2021, selon le dernier rapport de l’Insee, publié ce jeudi. Et ce pour des raisons financières. Une étude qui concerne les enfants de moins de 15 ans.
0,9% n'ont jamais eu de fête d'anniversaire
« 10,6% des enfants ne peuvent pas partir en vacances (y compris dans la famille) ne serait-ce qu’une semaine par an. Et ce pour des raisons financières en 2021. Et 14,7% des enfants vivent dans des ménages, qui par manque d’argent, n’ont pas pu payer un loyer, une facture d’eau ou d’électricité à temps, au cours des douze derniers mois », indique l’Insee dans son étude.
Par ailleurs, environ 3% des enfants de moins de 16 ans ne disposeraient pas de deux paires de chaussures à leur taille. Et ils sont 0,9% à ne jamais avoir eu de fêtes d’anniversaires, faute de moyens.
Des parents qui se « sacrifient » pour leurs enfants
Toujours selon cette étude de l'Insee, les enfants sont moins exposés que leurs parents aux privations. « Les adultes privilégient s'ils le peuvent les dépenses destinées aux enfants, quitte à se priver eux-mêmes », observent les auteurs de l'étude. Ainsi parmi les 11,3% des parents ayant indiqué se priver de vêtements neufs, les trois quarts disent se débrouiller pour acheter malgré tout des vêtements à leurs enfants.
Au-delà de la seule question des vacances, un tiers des mineurs de moins 15 ans manquent d'au moins un « élément de confort courant » sur une liste de 15, dont beaucoup concernent spécifiquement les enfants - comme par exemple disposer de jeux ou de vêtements neufs, ou d'un endroit adapté pour faire ses devoirs.
Au moins trois privations
Dans cette même étude, l'Insee mentionne par ailleurs que 10,6% des enfants cumulent au moins trois privations sur 15. En 2009, ils étaient encore 16,7% dans ce cas, puis 13,6% en 2014, selon l'Insee, qui relève toutefois que « la baisse entre 2014 et 2021 peut avoir été amplifiée par la pandémie de Covid-19», car les contraintes sanitaires ont « limité les possibilités de consommer et donc allégé temporairement les dépenses des ménages ».
Dernier élément noté par l’étude de l’Insee : les privations sont plus importantes au sein des familles monoparentales. 25% des enfants concernés sont privés d'au moins trois éléments de confort, contre 10% en général. Une proportion également plus importante au sein des familles nombreuses.