Meaux : une employée de La Loupière accusée de maltraitance envers des enfants handicapés

Une employé de La Loupière, Cesap de Meaux qui accueille des personnes polyhandicapés, est pointée du doigt par plusieurs collègues. Ils témoignent de faits de maltraitance.

Des employés dénoncent des faits de maltraitance de la part d'une de leur collègue sur des enfants handicapés de moins de 11 ans.
Des employés de La Loupière à Meaux dénoncent des faits de maltraitance de la part d’une de leurs collègues sur des enfants handicapés de moins de 11 ans. ©Laura Bourven
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Depuis plusieurs semaines, les témoignages contre les gestes « agressifs » de Léa*, professionnelle du Cesap (Comité d’Études, d’Éducation et de Soins Auprès des Personnes Polyhandicapées) La Loupière, à Meaux, au service Canari, qui accueille des jeunes enfants polyhandicapés de moins de 11 ans, se multiplient. Au point que plusieurs de ses collègues ont décidé de les dénoncer.

Plusieurs faits de maltraitance 

« Certains collègues ne veulent plus travailler avec elle. Au quotidien, elle a eu des gestes agressifs envers les tout-petits », rapporte Hélène*, employée dans le service Canari, à La Loupière. « Léa poussait les enfants, leur donnait des coups de pied, tirait les cheveux. Les agressions étaient aussi verbales. Elle a déjà dit à des enfants :  » je vais t’en coller une  » ». 

Céline* se souviendra longtemps de son passage à La Loupière. En stage pendant un mois, en septembre 2022, elle dit avoir été témoin d’un fait de maltraitance. « Elle a demandé à un enfant de se tenir debout pour qu’elle puisse le changer, sauf que celui-ci ne voulait pas. Elle l’a laissé tomber de sa hauteur, il a chuté sur la tête et a pleuré.  » C’est bien fait pour toi « , lui a-t-elle répondu. J’ai aussi beaucoup entendu de hurlements d’enfants », raconte-t-elle, encore impactée par son expérience dans la structure d’accueil d’enfants atteints de handicap de Meaux.

Des faits qui se seraient perpétués, selon plusieurs témoignages, durant de longs mois, mais qui n’auraient pas été relayés à la direction du Cesap. « Des collègues et moi-même avons voulu faire des signalements. Le chef de service était au courant, mais il la protégeait » estime Hélène. 

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Coopération avec la police

Récemment, la directrice du pôle 77 a été informée des dénonciations de maltraitance au sein du site de Meaux. « Nous avons eu connaissance, grâce au sens éthique et à la responsabilité de plusieurs de nos professionnels, de faits de maltraitance s’étant produits sur un groupe d’accueil. Nous les avons immédiatement signalés à notre tutelle, l’Agence Régionale de Santé et au procureur, en réalisant toutes les démarches prescrites par les textes de loi et règlementaires, le tout dans des délais extrêmement rapides. Nous souhaitons insister en préambule sur notre refus de tolérer toute forme de maltraitance », explique la directrice du pôle 77 au Cesap, choquée par la révélation de ces faits.

Nous avons à cœur d’exprimer notre détermination, lorsque la ligne rouge de la bientraitance est franchie, à aller au bout des actions à mener sans flancher, car c’est intolérable.

Directrice du pôle 77 au Cesap

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Des familles suivies par La Loupière

Par la suite, les familles des enfants qui auraient été victimes de violences ont été prévenues. Des plaintes ont été déposées, nous confirme Jean-Baptiste Bladier, procureur de la République de Meaux. Une enquête est en cours. « Nous coopérons depuis le jour du signalement, avec les services de police et continuons de rassembler des témoignages », ajoute la directrice qui dit ne pas avoir connaissance d’une plainte à ce jour.

De son côté, Hélène confirme avoir été étendue durant le mois de mars. La stagiaire Céline se tient, quant à elle, à la disposition des forces de l’ordre. 

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Cette semaine, les parents seront réunis au sein de La Loupière « afin de faire le point tous ensemble sur cette situation et leur apporter les réponses nécessaires. Nous sommes très sensibles aux réactions et aux demandes des familles, angoissées à juste titre, dans cette période très difficile. »

La directrice veut également éviter les éventuels amalgames entre la professionnelle concernée et les autres employés du Cesap.

Nous veillons aussi à ne pas laisser suspecter injustement tous les autres professionnels de l’institution. Ces professionnels accomplissent jour après jour leurs missions, dans des circonstances souvent difficiles, car très largement impactés, ces dernières années, par la crise sanitaire et les problèmes d’attractivité de ces métiers. Ils accompagnent ces jeunes en situation de handicap lourd, avec fierté et un fort engagement. 

Directrice du pôle 77 au Cesap

Des procédures internes sont en cours, conformément au code de travail, pour sanctionner la collaboratrice accusée des faits de maltraitance.

Des faits de harcèlement ?

Une autre employée du service Canari, à La Loupière de Meaux, est aujourd’hui pointée du doigt par ses collègues pour des faits de harcèlement. « Les gens viennent au travail en pleurant », témoigne une collaboratrice. « J’allais là-bas avec la boule au ventre », ajoute une ancienne stagiaire. Cette femme est accusée de dénigrer régulièrement le travail de ces collègues, d’exposer négativement leur vie privée, et de tenir des propos racistes. À ce jour, la direction du pôle 77 du Cesap dit ne pas pouvoir se prononcer à ce sujet. « L’établissement utilisera tous les outils à sa disposition pour comprendre et analyser en profondeur les raisons à l’origine de ces signalements. »

*Les prénoms ont été modifiés.

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