(Agence Ecofin) - L'insécurité alimentaire au Burkina Faso a entraîné le déplacement d'environ 2 millions de personnes, selon le FMI. Pour soutenir les efforts de résilience du gouvernement, l’institution monétaire a approuvé un prêt au titre du guichet choc alimentaire de la Facilité de crédit rapide (FCR) au pays.
Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un décaissement de 80,77 millions $ au Burkina Faso pour soutenir sa résilience face à la crise alimentaire. L’information émane d’un communiqué de l’institution monétaire lundi 27 mars.
Ce financement intervient au titre du guichet choc alimentaire de la Facilité de crédit rapide (FCR) et aidera le pays ouest-africain à répondre aux besoins urgents de la balance des paiements liés à la crise alimentaire mondiale et à atténuer l'impact du choc alimentaire sur les plus vulnérables.
« L'aide financière d'urgence au titre du guichet choc alimentaire de la FCR (FCR-FSW) aiderait à répondre aux besoins urgents de la balance des paiements et à atténuer l'impact de la crise alimentaire sur les plus vulnérables », a déclaré Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du FMI.
La reprise économique post Covid-19 du pays a été perturbée par la détérioration des conditions de sécurité, l'incertitude politique et la hausse des prix des denrées alimentaires à la suite de la guerre en Ukraine, aggravant la crise alimentaire en cours et pesant sur le budget. En effet, l'insécurité alimentaire du pays a considérablement augmenté, entraînant le déplacement d'environ 2 millions de personnes. Environ 16 % de la population est en situation d'insécurité alimentaire aiguë, a indiqué la note d’information. En 2022, les réserves extérieures et budgétaires se sont considérablement érodées, « le déficit du compte courant ayant atteint 5,2 % du PIB tandis que le solde budgétaire global s'est creusé à 10,3 % du PIB », a souligné le FMI.
Face à tous ces chocs, l'activité économique burkinabé a enregistré un ralentissement de la croissance à 2,5 % en glissement annuel en 2022, contre 6,9 % en 2021.
Pour 2023, l’institution monétaire table une hausse de la croissance à 4,8 % avec une inflation à 1,5 %, contre 14,2 % en 2022. Ces perspectives sont toutefois soumises à des risques, notamment les conditions de financement, la situation sécuritaire et les efforts de mobilisation des recettes intérieures pour assurer les dépenses publiques prioritaires et la soutenabilité de la dette publique.
Lire aussi:
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »