Bosnie : le leader serbe veut interdire l'accès des groupes LGBTQ aux écoles

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En Bosnie, le dirigeant serbe souhaite limiter le travail des associations LGBTQ+ en leur interdisant l'accès aux écoles et universités.

Pride 2022 de Sarajevo - Ajdin Kamber / Shutterstock
Pride 2022 de Sarajevo - Ajdin Kamber / Shutterstock

Le dirigeant serbe de Bosnie, Milorad Dodik, a déclaré qu’il voulait interdire aux groupes LGBTQ d’entrer dans les écoles et les universités.

La Republika Srpska (RS, entité serbe de Bosnie) adoptera une loi dans les prochains mois qui interdira aux membres des organisations LGBTQ de s’approcher des établissements d’enseignement“, a dit jeudi soir M. Dodik, le président de la RS, à une télévision locale.

Donc, les jardins d’enfants, les écoles, les universités. Ils ne pourront pas travailler, s’approcher ou faire leur propagande“, a-t-il souligné.

Des militants LGBTQ ont dénoncé l’interdiction de la projection d’un documentaire prévue pour lundi dernier à Banja Luka, le chef-lieu de la RS.

La police a pris cette mesure à la suite des pressions de diverses associations conservatrices et de groupes de fans de football locaux.

Après cette interdiction, plusieurs hommes encagoulés ont attaqué des militants près du lieu où l’évènement devait avoir lieu, blessant trois personnes.

Ces militants ont souligné que l’incident s’était produit devant des policiers qui avaient dit à la foule plus tôt qu’ils ne pouvaient pas garantir sa sécurité.

M. Dodik s’était publiquement opposé à cet événement et avait fait savoir qu’il s’attendait à ce que la police l’empêche.

M. Dodik qui dirige la RS depuis des années, a constamment attisé les tensions ethniques et fréquemment menacé de la séparer des institutions centrales de la Bosnie.

Depuis la fin de la guerre interethnique qui a fait plus de 100.000 morts (1992-1995), la Bosnie est divisée en une entité serbe et une fédération croato-musulmane reliées par un faible gouvernement central.

La Bosnie a organisé sa première marche des fiertés en 2019 dans la capitale Sarajevo mais l’homophobie y reste profondément ancrée.