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Plan Valls : la majorité au bord de la crise de nerfs

Les dirigeants de la majorité se sont employés tout au long du week-end à convaincre les députés socialistes qui renâclent à voter mardi le programme de stabilité et les fameux 50 milliards d’économies sur trois ans. Sans garantie de succès.

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Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée, a évoqu& publiquement des« conséquences » pour ceux qui refuseraient de se plier à la discipline collective,

Par Stéphane Dupont

Publié le 27 avr. 2014 à 16:16

Combien seront-ils ? Une vingtaine tout au plus, veut croire l’exécutif. Une bonne quarantaine, pensent certains élus. Une centaine, affirment les meneurs de la fronde. En réalité, nul ne sait trop encore. Les députés socialistes qui envisagent de ne pas voter mardi le programme de stabilité présenté par le gouvernement ont fait l’objet ce week-end de toutes les attentions, les dirigeants de la majorité multipliant conciliabules et pressions plus ou moins amicales pour tenter de les amadouer.

En guise de carotte, des aménagements au plan d’économies qui provoquent l’ire des récalcitrants ont été envisagés sur les « petites retraites » et le plan de lutte contre la pauvreté. Mais le bâton a aussi été agité, le président du groupe PS à l’Assemblée, Bruno Le Roux, évoquant publiquement des« conséquences » pour ceux qui refuseraient de se plier à la discipline collective, le nouveau patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis insistant sur la nécessité de « savoir terminer une fronde », d’autres brandissant l’ « arme atomique » de la dissolution si la majorité n’était pas atteinte.

Une perspective peu probable, la trentaine de députés centristes et quelques élus UMP ayant prévu, eux aussi, de s’abstenir mais pour des raisons opposées. Histoire d’enfoncer le clou, le Bureau national du PS adoptera lundi soir une « déclaration solennelle » invitant les parlementaires à soutenir la stratégie économique de l’exécutif. Mais quel en sera l’effet ? Difficile à dire tant ce psychodrame révèle une profonde facture, une divergence d’analyse au sein du parti au pouvoir.

Deux lectures de la déroute des municipales s’affrontent en fait depuis des semaines. Pour les opposants au plan Valls, cette claque électorale est d’abord due au non- respect des promesses de « changement » faites par François Hollande pendant la campagne présidentielle. Et doit donc s’en suivre un coup de barre à gauche et un refus de l’austérité et des contraintes « imposées » par Bruxelles. Pour le pouvoir et les ténors du PS, la Berezina du 30 mars s’explique avant tout par une absence de résultats sur le front économique et social. D’où la nécessité d’accélérer et non de remettre en cause la politique menée, en misant tout sur la baisse des charges et de la fiscalité pour relancer la machine. Deux visions peu conciliables.

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