C’est une activité peu connue sur laquelle une journaliste, Kathleen McLaughlin, jette la lumière. Dans un livre paru aux États-Unis, et dans un article publié par The Guardian, elle se penche sur le don et la vente de plasma.

“Une estimation très approximative, obtenue par inférence à partir du nombre de prélèvements effectués chaque année, laisse supposer que jusqu’à 20 millions de personnes par an aux États-Unis donnent ou vendent leur plasma sanguin, ce composant liquide jaunâtre du sang qui contient des protéines”, écrit-elle.

“Le plasma sanguin des Américains rapporte d’énormes bénéfices, ajoute la journaliste. En 2021, à l’échelle mondiale, le secteur du plasma sanguin était évalué à 24 milliards de dollars.”

“Étant l’un des cinq pays où les donneurs peuvent être rémunérés pour leur plasma – avec l’Autriche, la République tchèque, l’Allemagne et la Hongrie – et disposant d’une population démunie toujours plus nombreuse, les États-Unis sont devenus un fournisseur de premier plan de ce fluide corporel dont sont dérivés de lucratifs médicaments.”

“Temps partiel, bien payé”

Il y aurait plus de 1 000 centres de prélèvement à travers le pays, “souvent concentrés dans les coins les plus pauvres et les villes étudiantes, offrant aux donneurs des centaines de dollars par mois s’ils y vont deux fois par semaine”. Des publicités mettent en avant ces conditions avantageuses : “Temps partiel, bien payé”, vante ainsi une image dans les toilettes d’un stade de l’université du Montana, à l’attention des étudiants.

La journaliste avait des raisons personnelles de mener cette enquête. “Je dépends du plasma prélevé chez d’autres gens, dont les protéines donnent un médicament qui, depuis vingt ans, m’évite d’être en situation de grave invalidité”, explique-t-elle. Disant ressentir une certaine culpabilité à l’idée de profiter des difficultés économiques des donneurs, elle refuse toutefois de fermer les yeux sur ce système.