La ministre espagnole du Travail brigue le poste de Première ministre

« Aujourd’hui, je vais faire un grand pas en avant : je veux être la première femme Première ministre de notre pays », a déclaré Mme Díaz lors de la présentation officielle de sa candidature dimanche. [Alberto Giron Photography/Shutterstock]

L’annonce dimanche (2 avril) de la candidature de la ministre du Travail Yolanda Díaz sous les couleurs de son nouveau mouvement politique Sumar a été entachée par un différend au sein de son parti, Unidas Podemos, et expose un schisme politique dangereux dans le camp de la gauche.

« Aujourd’hui, je vais faire un grand pas en avant : je veux être la première femme Première ministre de notre pays », a déclaré Mme Díaz lors de la présentation officielle de sa candidature dimanche. « Nous allons y arriver », a-t-elle ajouté, au milieu des cris et des applaudissements des 3 000 personnes, a rapporté EFE, partenaire d’EURACTIV.

L’Espagne organisera des élections municipales et régionales le 28 mai, et le pays devrait organiser des élections générales en décembre, juste à la fin de sa présidence du Conseil de l’UE, qui commence en juillet.

Les derniers sondages indiquent une victoire du parti socialiste, qui gouverne actuellement en coalition avec le parti de gauche Unidas Podemos. Cependant, d’autres sondages prédisent un possible gouvernement d’alliance entre le Parti populaire de centre droit (PP) et le parti d’extrême droite Vox, qui gouvernent ensemble dans la région de Castille et León.

Controverses

La présentation de la candidature de Mme Díaz a été précédée de plusieurs semaines de controverse. La secrétaire générale du parti d’extrême gauche Podemos et ministre des droits sociaux, Ione Belarra, a demandé à Mme Díaz de garantir à Podemos une représentation solide au sein de Sumar, qui se veut une alternative politique au PSOE, parti historique de centre gauche.

Toutefois, Mme Díaz a répété dimanche à plusieurs reprises qu’elle n’appartenait à personne, mais « seulement au meilleur de notre pays », dans un message clair à Mme Belarra, qui l’avait exhortée samedi à accepter les « conditions » de Unidas Podemos pour unir les forces.

Mme Díaz a jusqu’à présent précisé qu’elle n’accepterait aucun accord bilatéral avec Unidas Podemos sur des élections primaires ouvertes.

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Un schisme au sein de la gauche espagnole ?

Au lieu de cela, Mme Díaz a proposé à Unidas Podemos de s’engager à ce qu’il y ait des primaires, même si la formule spécifique serait convenue plus tard par toutes les forces qui ont rejoint son projet Sumar, a-t-elle souligné.

Résultat de la rivalité entre les deux responsables politiques de gauche, les dirigeants de Podemos n’étaient pas présents lors de la présentation, à laquelle ont assisté une douzaine de formations politiques de gauche au niveau national et régional.

Le coordinateur général d’Izquierda Unida (IU) et ministre de la Consommation, Alberto Garzón, a défendu dimanche la nécessité de la nouvelle plateforme progressiste et a demandé à Unidas Podemos de la rejoindre.

« Honnêtement, je n’envisage pas la possibilité que Podemos ne soit pas présent dans l’espace qui est en train de se construire ; il est évident que cette option ne serait pas bonne pour le pays dans son ensemble », a souligné M. Garzón.

Les citoyens d’abord

La maire de Barcelone, Ada Colau (du parti de gauche Barcelona en Comú), présente à l’événement de lancement, s’est dite prête à soutenir Mme Díaz pour qu’elle devienne « la première femme progressiste présidente de l’Espagne », soulignant qu’« il est grand temps ! ».

Des dirigeants de IU, Más País, Los Comunes, Compromís, Chunta aragonesista, Batzarre, Drago, Verdes Equo, Movimiento por la Dignidad y la Ciudadanía de Ceuta et le Parti vert européen ont assisté à l’événement.

Plusieurs dirigeants régionaux de Unidas Podemos étaient présents, mais pas au nom du parti de gauche.

Sumar propose de placer les citoyens au centre de toutes les actions politiques et de leur faire prendre conscience qu’une autre façon de faire de la politique est possible.

L’alliance de gauche défend la nécessité de disposer de plus d’alternatives politiques que les traditionnels PSOE et PP. Le système bipartite « est une forme de politique qui a échoué et que [les deux partis] veulent ressusciter, ce qui ne résout pas les problèmes », a récemment déclaré Mme Díaz.

Le gouvernement espagnol va augmenter le salaire minimum

L’Espagne a décidé mardi (14 février) d’augmenter le salaire minimum de 8 % pour 2023. 2,5 millions de travailleurs à bas salaires recevront ainsi 1 080 euros bruts par mois en 14 versements, a indiqué le gouvernement.

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