Polémique

A Avignon, une nouvelle fresque figure Emmanuel Macron en Hitler

Le graffeur Lekto, qui avait suscité la polémique l’été dernier avec une peinture au fort relent antisémite représentant Jacques Attali en marionnettiste manipulant Macron, a récidivé.
par LIBERATION
publié le 3 avril 2023 à 15h10

Macron en Hitler, une inscription «49.3» remplaçant la moustache en brosse à dents : c’est la nouvelle peinture du graffeur Lekto. Elle est située au même endroit que celle de l’été dernier qui avait provoqué un tollé, sur un transformateur électrique à l’entrée nord-est d’Avignon. Cette dernière représentait déjà Emmanuel Macron, mais en Pinocchio cette fois, manipulé par un Jacques Attali marionnettiste. Un graffiti, sous-titré «La bête 2 l’événement», référence à l’Apocalypse en vogue dans la sphère complotiste. La peinture avait été effacée deux jours plus tard, après avoir fait bondir les réseaux sociaux pour son caractère antisémite.

Cette fois, en bas de son graf, Lekto mentionne : «Si jamais… peinture satirique.» Elle fait évidemment référence à l’utilisation de l’article 49.3 de la constitution pour faire passer la réforme des retraites. La tête du Président est encadrée d’un «non merci».

Pour la précédente peinture, Lekto est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion, mais aussi provocation publique à la discrimination. La Provence indique que son procès, repoussé trois fois, se tiendra le 14 septembre. A l’époque, plusieurs personnalités et associations avaient demandé son retrait en raison des références antisémites et complotistes de la fresque. «Il faut vraiment ne jamais avoir ouvert un livre d’histoire pour ne pas voir à quel point cette image reprend tous les codes de la propagande antisémite et de l’iconographie fasciste. Refuser de l’effacer au nom de la liberté d’expression est un scandale», estimait ainsi l’eurodéputé Raphaël Glucksmann.

Tendance largement complotiste

La symbolique du marionnettiste contrôlant le monde en coulisses, le pouvoir politique manipulé par de grandes puissances, la tenue vestimentaire apprêtée et les gants blancs : la fresque cochait effectivement de nombreuses cases de l’iconographie antisémite classique.

Le graffeur Lekto n’en est pas à son coup d’essai sur le transformateur électrique en question. Un tour sur sa page Instagram permet de voir d’autres fresques à l’inspiration politique douteuse. C’est surtout l’épisode Covid et ses restrictions sanitaires qui semblent avoir inspiré l’artiste, tendance largement complotiste et anti-gouvernement. Entre autres créations, on trouve un Olivier Véran au visage inquiétant encadré de seringues, un Francis Lalanne fièrement casqué comme Astérix et vêtu d’un gilet jaune ou encore un Didier Raoult au regard ferme, en train de faire le signe de Jul.

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