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Retraites: la CGT dépose un préavis de grève illimitée pour les éboueurs parisiens à partir du 13 avril

Des entrepreneurs privés collectent des déchets sur un trottoir à Paris, le 30 mars 2023. (Photo d'illustration)

Des entrepreneurs privés collectent des déchets sur un trottoir à Paris, le 30 mars 2023. (Photo d'illustration) - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Le syndicat enjoint les agents à reprendre la mobilisation contre une réforme jugée "néfaste" pour des métiers "pénibles et insalubres", la veille de son examen par le Conseil constitutionnel.

Comme promis mercredi dernier, les éboueurs parisiens n'ont pas dit leur dernier mot. Si la collecte des déchets a repris dans les arrondissements administrés par la mairie de Paris la semaine dernière, après plusieurs jours d'interruption, une nouvelle action sociale se profile à l'horizon.

Pour faire plier le gouvernement sur le dossier de la réforme des retraites, la CGT FTDNEEA (Filière traitement des déchets, nettoiement et eau, égouts, assainissement, NDLR) de Paris a rédigé ce lundi un préavis de grève, peut-on lire dans un courrier adressé à Anne Hidalgo, la maire de la capitale.

En plus d'appeler les personnels du secteur à "participer activement et massivement aux journées d’actions intersyndicales et interprofessionnelles des jours à venir et notamment celle du 6 avril 2023", le syndicat lance un "préavis de grève reconductible et indéterminé à partir du 13 avril 2023".

Date symbolique

Une date symbolique: le lendemain, "dans la soirée", le Conseil constitutionnel tranchera sur la validité ou non de la réforme des retraites. Non seulement la CGT la rejette, mais elle se prononce "pour un retour à la retraite à 60 maximum, avec, pour les personnels concernés, un retour à 50 et 55 ans".

À l'heure actuelle, rappellent les représentants des salariés, les égoutiers et les techniciens des services opérationnels "peuvent prétendre à la retraite à 52 ans avec bonification", les éboueurs et les conducteurs "à 57 ans sans bonification". Et "pour l’ensemble des autres personnels, c’est une retraite au minima à 64 ans qui est imposée avec logiquement une baisse des pensions".

La réforme, si les "Sages" jugent le texte constitutionnel, maintiendra ces agents sur le terrain plus longtemps. La CGT la considère ainsi "particulièrement néfaste pour les femmes et les hommes de (leur) direction qui ont des métiers pénibles et insalubres", et dont l'espérance de vie est réduite par rapport à d'autres professions.

La position d'Anne Hidalgo saluée

Présente dans le cortège parisien le 31 janvier, Anne Hidalgo avait pris position contre cette réforme, la qualifiant d'"injuste et injustifiée et la réponse des Français est dans la rue".

Enjointe par le gouvernement à réquisitionner des éboueurs pour reprendre la collecte alors que les déchets commençaient à s'amonceler dans la capitale, l'édile avait décidé de ne "pas donner suite".

Une position saluée par la CGT: "Vous avez donc raison de soutenir ce mouvement social et de souhaiter qu’il s’amplifie".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions