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Comparution à New York Donald Trump sous la menace d’un procès pénal en 2024

L’affaire agite New York, où défilent des partisans et détracteurs de Donald Trump.

Donald Trump a plaidé mardi non coupable de falsifications de documents comptables devant la justice à New York, lors d’une audience d’inculpation pénale historique qui a réveillé les passions politiques en Amérique et ouvert la porte à un procès en 2024.

Reparti libre sans contrôle judiciaire du tribunal de Manhattan -- au terme d’une journée sous une extraordinaire tension médiatique -- l’ancien locataire de la Maison Blanche (2017-2021), qui rêve d’y retourner en novembre 2024, va tout tenter pour éviter l’épreuve d’un procès.

Dans une salle d’audience bondée, le visage fermé, le regard sévère et parfois l’air ailleurs, le milliardaire républicain de 76 ans a écouté le juge Juan Merchan évoquer un procès pénal qui pourrait s’ouvrir en janvier 2024. Visé par 34 chefs d’inculpation, il a plaidé très distinctement «non coupable», selon une journaliste de l’AFP présente dans le prétoire.

Premier président américain de l’Histoire à subir un tel sort, Donald Trump est accusé d’avoir «orchestré» une série de paiements pour étouffer trois affaires embarrassantes avant l’élection de novembre 2016. Notamment en versant 130’000 dollars à une star de films pornographiques, Stormy Daniels, avec laquelle il aurait eu en 2006 une liaison extraconjugale qu’il fallait taire.

Trump n’a «cessé de mentir»

Donald Trump n’a «cessé de mentir», a tonné le procureur de Manhattan Alvin Bragg en dénonçant, après cinq ans d’enquête de ses services, la «conduite délictuelle grave» de l’homme d’affaires new-yorkais. «La loi est la même pour tous», a insisté lors d’une conférence de presse ce magistrat, élu du parti démocrate.

L’un des nombreux avocats de l’ancien chef d’Etat populiste, Todd Blanche, a promis de contester une inculpation «triste» et «toute faite». Son client, qui dénonce à l’envi une «chasse aux sorcières» orchestrée par les démocrates du président Joe Biden, est «frustré», «contrarié» mais «déterminé», a ajouté Me Blanche.

Après moins de 24 heures chez lui dans son gratte-ciel de la 5e Avenue, la «Trump Tower», le magnat de l’immobilier est reparti en fin de journée dans Boeing personnel frappé de son nom vers son manoir de Mar-a-Lago, en Floride, d’où il donnera une conférence de presse à 20H15 (02H15 en Suisse mercredi).

«Pas d’affaire» judiciaire

De son avion, il n’a pas manqué de répéter sur son réseau Truth Social qu’il n’y avait «pas d’affaire» judiciaire.

Devant le palais de justice à Manhattan, des poignées de pro et anti Trump, ont été séparés dès les premières invectives, les autorités étant soucieuses que les tensions et la polarisation extrême de la politique américaine ne dégénèrent pas en violences.

Joe Biden est resté très discret face à l’inculpation de son rival républicain. Cette comparution historique n’est «pas une priorité», a balayé la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

New-Yorkais de naissance, Donald Trump a dû se soumettre, au tribunal, au rituel imposé à tout prévenu: décliner son nom, âge et profession, effectuer un relevé d’empreintes digitales. En revanche, il a vraisemblablement échappé au fameux «mugshot» -- la prise de la photo d’identité judiciaire, source de tant d’humiliations publiques pour les stars aux Etats-Unis.

Les chefs d’inculpation sont liés à des fraudes comptables lors de versements légaux dans trois affaires scabreuses fin 2016. Un portier de la «Trump Tower», qui prétendait avoir des informations sur un enfant hors mariage, a reçu 30’000 dollars pour garder le silence; une femme qui se présentait comme une ancienne maîtresse a touché 150’000 dollars pour se faire discrète; et surtout Stormy Daniels, Stephanie Clifford de son vrai nom, et qui a collaboré avec la justice pendant cinq ans, devait aussi se taire.

Violation électorale?

Les 130’000 dollars qu’elle avait touchés n’avaient pas été déclarés dans les comptes de campagne du candidat à la présidentielle de 2016, une possible violation des lois électorales de l’Etat de New York.

«En couvrant son comportement sexuel salace grâce à des documents falsifiés -- financiers, fiscaux, des courriels et des SMS -- (Donald Trump) a réussi à dissimuler des informations véridiques, qui, si elles avaient été connues, auraient sérieusement handicapé sa course à la présidence», analyse pour l’AFP un ancien procureur et professeur de droit à l’université Pace, Bennett Gershman.

Au-delà de ce dossier, Donald Trump, qui a été mis en accusation deux fois par le Congrès, est visé par d’autres enquêtes plus graves, notamment sur son rôle dans l’attaque du Capitole, sa gestion des archives présidentielles ou des pressions exercées sur des responsables électoraux en Géorgie.

AFP